À la veille de cette décision, la veuve d'Ali Mecili, assassiné en 1987 à Paris, a adressé une lettre ouverte au président Nicolas Sarkozy pour demander que justice soit faite. Le chef du protocole au ministère des Affaires étrangères, Mohamed Ziane Hasseni, restera inculpé et soumis au contrôle judiciaire en France dans le cadre de l'affaire Mecili. Telle a été la décision de la Chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris rendue hier matin. “Je suis sidéré. Je ne comprends pas.” Me Jean-Pierre Pelletier, son avocat, ne trouvait pas d'autres mots pour exprimer son étonnement. Ce n'est qu'aujourd'hui qu'il disposera des motivations de la cour où celle-ci expliquera sa décision. En attendant, il a déjà annoncé son projet de se pourvoir en cassation. À la veille de cette décision, la veuve d'Ali Mecili, assassiné en 1987 à Paris, a adressé une lettre ouverte au président Nicolas Sarkozy pour demander que justice soit faite. Ali-André Mecili, 47 ans, proche de Hocine Aït-Ahmed, exilé en France en 1965, avait été assassiné par balle le 7 avril 1987 dans le hall de son immeuble à Paris. Le volet judiciaire de cette affaire a été réactivé en décembre 2007 par le juge d'instruction sur la foi d'informations livrées par l'ancien officier Mohamed Samraoui qui a accusé M. Hasseni d'être impliqué dans le meurtre. Le juge d'instruction a délivré un mandat d'arrêt qui a conduit à l'arrestation en août du diplomate, qui clame son innocence en invoquant une erreur due à une homonymie. “C'est comme quelqu'un qui se prend une claque en marchant tranquillement dans la rue”, commente un connaisseur du dossier. Le diplomate a laissé planer un doute sur sa sincérité en refusant, lors d'une audition le 1er septembre, de se soumettre à une analyse ADN et à une expertise graphologique. En réalité, a expliqué son avocat, c'était la réaction d'un innocent qui se retrouve pris dans une inexplicable tourmente. Depuis, il s'est ravisé et se dit prêt à toutes les analyses susceptibles de faire jaillir la vérité. C'est à cet argument que s'est d'ailleurs accrochée la partie civile, comme l'a démonté la plaidoirie de son avocat, Me Antoine Comte, ou encore la lettre ouverte adressée au président Sarkozy, très opportunément à la veille du délibéré. La défense du diplomate continue de mettre en évidence les contradictions du seul accusateur, l'ex-colonel Mohamed Samraoui, réfugié en Allemagne. A. OUALI