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“Des échanges culturels pour nouer une amitié véritable”
Jung Hai Hung, ambassadeur de la république de Corée du Sud, à Liberté
Publié dans Liberté le 19 - 10 - 2008

Dans cet entretien, l'ambassadeur de Corée du Sud à Alger explique l'importance pour son pays de lier des relations culturelles fortes avec notre pays. L'occasion en est donnée par la caravane d'amitié arabo-coréenne dont le coup d'envoi est donné ce soir au Palais de la culture.
Liberté : La caravane d'amitié arabo-coréenne, premier événement culturel du genre, entame son périple ce soir à Alger. C'est un signe fort…
Jung Hai Hung : Absolument. C'est un événement culturel inédit qui va durer une semaine. Si nous l'avons intitulé “Caravane”, c'est parce que nous voulions quelque chose de festif dans notre rapport avec le monde arabe. Cette caravane matérialise la volonté de la Corée du Sud de se rapprocher de la culture arabe et, en particulier, celle du Maghreb. Le choix d'Alger comme première étape de la tournée maghrébine n'est évidemment pas fortuit. L'Algérie est un pays très important, non seulement en termes de poids dans la région, mais l'Algérie est aussi notre premier partenaire politique, économique, culturel…
À l'occasion, diverses expositions sont prévues sur la culture coréenne, notamment traditionnelle, mais aussi du cinéma sont prévues…
En effet, mais pas seulement. La journée d'aujourd'hui sera consacrée à la gastronomie, avec un festival de la cuisine coréenne, suivi d'un petit concert de musique traditionnelle. À partir de demain, débute la semaine du film coréen contemporain à la Bibliothèque nationale. Mais nous pensons aussi au sport. Nous organisons le 23 octobre un mini-tournoi de taekwondo pour les athlètes algériens venant de toutes les wilayas d'Algérie. (lire également l'agenda ci-contre).
On dit que la culture traditionnelle coréenne est très inspirée par le bouddhisme et le confucianisme…
Les racines de la culture traditionnelle de Corée sont très variées. Parce que la Corée est située au milieu de grands pays, notamment près du monde chinois, et bien plus tard et de manière dramatique dans la sphère d'influence japonaise. Dans l'antiquité, la Chine était le pays le plus civilisé, et donc son apport a été très grand. Nous avons par exemple utilisé les caractères chinois depuis l'antiquité jusqu'au XIVe siècle, moment où les Coréens ont créé leur propre alphabet. Nous avons également intégré dans ce processus historique différentes philosophies d'origine chinoise, taoïsme, confucianisme, ainsi que la religion bouddhiste. Il y a eu, bien sûr, des apports coréens spécifiques. Mais, il est vrai que le confucianisme représente le fondement le plus important de ce que j'appellerai notre “éthique sociale”.
D'où cet attachement très particulier des Coréens à la poésie, par exemple…
Oui, c'est sans doute une des raisons. Nos Anciens, largement inspirés par la littérature classique chinoise, écrite sous forme de vers, ont accordé une très grande importance à la poésie. Il était vital pour eux de développer une poétique propre. Ils ont donc élevé cet art au premier rang de la culture. C'était tellement important, que pour vous donner un exemple, dans le concours d'Etat pour le recrutement des hauts fonctionnaires, les candidats devaient écrire leur thèse sous forme poétique ! Parfois avec des schémas de rime particuliers…
La Corée, c'est aussi, aujourd'hui, un cinéma très dynamique, inspiré à la fois par les référents des cinémas américains ou de Hong Kong, mais aussi une esthétique propre. En Asie, on parle même de “hallyu”, soit “vague coréenne”, avec en tête de pont des maîtres comme Park Chan-wook (Grand prix du jury à Cannes en 2003)…
Le cinéma coréen d'aujourd'hui “émerge” avec de nombreux cinéastes comme Kim Ki-duk, ou Hong Sang-soo.
De nombreux films coréens, comme vous dites, ont été distingués à Cannes, à Moscou. Mais ces films sont populaires depuis longtemps, même au-delà de nos frontières, à Hong Kong, au Japon, en Chine et dans l'Asie centrale. C'est pour cela qu'on a parlé de “vague coréenne”. Aujourd'hui, cette vague a atteint le Moyen-Orient, et même le Maghreb.
Le cinéma n'est que l'avant-garde d'une pop culture très vivante, notamment à Séoul…
Effectivement. Les Coréens ont une culture contemporaine qui a intégré toutes les formes qui sont venues chez nous, qu'elles soient asiatiques ou occidentales. On parlait de cinéma qui s'exporte ; aujourd'hui, la télévision coréenne est également de plus en plus regardée hors de nos frontières. Les feuilletons coréens ont suivi les films, en Asie centrale, en Chine, au Moyen-Orient.
Et même ici au Maghreb. Certains feuilletons coréens diffusés par une chaîne satellitaire arabe ont, m'a-t-on dit, eu un succès considérable dans la région.
Aujourd'hui, la Corée accueille plus d'un million d'étrangers sur son sol (2% de la population). Avec la mondialisation, la multiplication des échanges, ce chiffre devrait continuer à croître. Comment la Corée, dont la composition ethnique est très homogène, se prépare-t-elle au multiculturalisme ?
Nous sommes effectivement un peuple très homogène, mais notre culture à des origines multiples. Nous avons brassé depuis l'antiquité les cultures chinoises et indiennes, puis à partir du XIXe, nous avons intégré des éléments de la culture occidentale et nous accueillons aujourd'hui de nombreux musulmans sur notre territoire. La Corée est donc déjà multiculturelle. Séoul est une capitale particulièrement cosmopolite. Par ailleurs, dans notre pays, depuis le XIXe siècle, des communautés religieuses très différentes – bouddhiste, catholique, protestante, musulmane – coexistent en paix, preuve de la tolérance et de l'harmonie qui existent en Corée. Nous avons donc confiance, et nous préparons l'avenir. C'est d'ailleurs dans cette perspective que notre pays a initié cette caravane, sous l'égide d'une fondation arabo-coréenne, dont la première représentation a eu lieu en Corée en juin dernier. Il faut savoir que ce ne sera pas un événement ponctuel, il sera renouvelé tous les ans et prendra, à long terme, de plus en plus d'ampleur. Nous voulons multiplier les échanges entre des experts, intellectuels et chercheurs algériens et coréens, plutôt dans les sciences humaines.
Des échanges culturels pour favoriser une meilleure coopération en somme…
Nous pensons que les approches basées uniquement sur les questions économiques et politiques sont importantes mais restent superficielles. Cette approche culturelle nous permettra de mieux nous comprendre dans nos dimensions humaines, historiques et spirituelles. Nous pensons qu'“il faut comprendre l'âme des amis” pour collaborer au mieux. C'est la philosophie de cette caravane.
R. A.


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