Sabrina, Karima, Djamila, Linda et les autres… étudiantes à l'université de Chlef (Ouled Farès) système LDM en sciences humaines ne reviennent pas de ce qui leur arrive. Venues toutes de Tizi Ouzou, elles ont été orientées loin de leur foyer pour suivre un cursus universitaire d'une année de tronc commun avant de choisir une spécialité en cas de succès. Qu'elles furent leur surprise au moment des inscriptions de découvrir que le cursus effectué à Chlef était incomplet (manque deux modules) et pour cela elles sont obligées de refaire toute leur année. Alors commence une véritable galère pour ces jeunes étudiantes assistées de leurs parents. Reçues hier à notre rédaction, le témoignage de ces étudiantes est poignant. Les yeux embués de larmes, la gorge nouée, certaines d'entre elles ont du mal à s'exprimer. Leur avenir est compromis… rien que cela. C'est du moins, ce qui ressort de leur récit par rapport à l'attitude de l'administration qui, encore une fois, fait des siennes sans même prendre en considération l'avenir de sa “progéniture”, “la jeunesse”, “la relève”. Tout le bataclan que les officiels ont l'habitude de nous servir est aujourd'hui malmené, menacé. Le périple a commencé au mois de Ramadhan lorsque les étudiantes ont reçu leurs fiches de vœux. Le journalisme et bibliothéconomie n'étant pas enseignés à Chlef, ce qui oblige nos étudiantes à aller ailleurs. Elles ont été orientées verbalement à Béni-Messous (relevés de notes et fiches de vœux non signés). Le chef de département de Chlef, M. Belalia fait quand même l'effort de leur indiquer son homologue, M. Moussa à Béni-Messous. Sur les lieux, nos étudiantes, accompagnées d'un parent de l'une d'elles en guise de représentant, n'arrivent pas à se faire recevoir par un responsable. Elles atterrissent chez la secrétaire qui leur apprend la nouvelle fatidique. “Votre année est nulle parce qu'il y a deux modules qui manquent sans lesquels il vous est impossible d'accéder à une spécialisation”. À qui incombe la faute ? Les étudiantes étaient en complète ignorance de l'existence de ces modules. Elles sont en total désarroi ne sachant à quel saint se vouer. La décision est prise, “il faut refaire l'année si c'est là la seule solution pour poursuivre les études”. Une année de perdue (pour deux modules) sans qu'elles y soient fautives et ce n'est pas pour autant qu'elles sont au bout du tunnel. Le parcours du combattant ne fait que commencer sans une lueur en guise d'aboutissement. Les étudiantes doivent procéder à un transfert au niveau de l'université de Bouzaréah. Mauvaise surprise, il n'existe aucun interlocuteur qui daigne leur prêter une oreille attentive. Plusieurs tentatives se suivent et voilà qu'une quinzaine de jours sont écoulés sans l'ombre d'espoir de prendre langue avec un quelconque responsable. Au bout du désespoir, le parent (cité plus haut), représentant les deux étudiantes, est orienté vers le responsable du LDM au niveau national, M. Benraghda, lui dit-on sans aucune certitude. Il est quasi impossible d'arriver jusqu'à ce “niveau”. Le père est reçu, en définitive, par une secrétaire qui donne le numéro d'une personne à contacter sans en préciser l'identité. Au comble du désarroi, le père appelle et depuis 15 jours son interlocuteur ne cesse de lui reporter des rendez-vous qui n'aboutissent jamais. Pas plus tard que mardi dernier, les étudiantes sont revenues à la charge pour essayer, coûte que coûte, de se faire entendre, en vain. Le temps presse et la fin de l'opération des inscriptions prendra fin aujourd'hui même. La tutelle, en l'occurrence le ministère de l'Enseignement supérieur, fait la sourde oreille de l'avis des étudiantes et de leurs parents. “Nous nous sommes rendues au ministère raconter notre histoire et tenter de rencontrer un responsable”, racontent-ils. Choux blanc encore une fois avec en prime une phrase laconique : “Laissez vos coordonnées, on vous contactera”, sans plus jamais donner signe de vie. En attendant, l'année universitaire est bel et bien entamée sans que ces étudiantes n'en fassent partie. Leur seul sort n'est autre que de vouloir faire des études et bien travailler, tant pis si elles font les frais d'une erreur administrative ou d'un système… On aura tout vu. Nabila SaIdoun