Le cinquième congrès algéro-français de formation continue en urologie a eu lieu jeudi et vendredi à l'hôtel Sheraton de Club des Pins. Organisé par les laboratoires IPSEN, ce séminaire a permis aux urologues algériens d'actualiser leurs connaissances, d'autant que les découvertes médicales sont nombreuses. Les cours ont été assurés par des médecins de l'hôpital Cochin, Paris. Les sujets abordés par les séminaristes ont porté sur toutes les pathologies de l'appareil urinaire. “Le cancer de la prostate représente la première cause des maladies oncologiques chez l'homme de plus de 65 ans. Nous savons guérir ce genre de cancer mais lorsqu'il est pris à temps”, affirme le Dr Sophie Conquy. Elle affirme que quelque 40 000 nouveaux cas de cancer de la prostate sont recensés chaque année en France. Elle recommande aux hommes de plus de 50 ans de consulter chaque année un urologue pour éventuellement diagnostiquer un cancer à temps. Quant au cancer de la vessie, elle regrette cette fois aussi que les patients n'aillent à l'hôpital qu'une fois la maladie bien avancée. “Lorsque le cancer est développé, nous sommes alors contraints de recourir à des traitements lourds, comme la confection de la vessie avec un bout de colon. Parfois, nous sommes obligés d'aboucher les uretères à la peau et le malade aura une poche à vie pour recueillir ses urines. Si les malades consultaient régulièrement, les maladies prises en charge à temps sont pratiquement toutes curables et sans aucune séquelle”, ajoute le Dr Conquy. En abordant le cancer des testicules, la même urologue se montre rassurante et affirme que les chimiothérapies actuelles permettent la guérison de presque 100% des patients. Le professeur Zerbib, chef de service urologie à l'hôpital Cochin, évoque pour sa part les nouvelles techniques de soins : efficaces et non mutilantes. “Nous pouvons détruire les calculs rénaux grâce à la lithotripsie extracorporelle. Nous sommes capables aussi de soigner un cancer de la vessie ou de l'urètre par l'utéro-scopie interventionnelle, lorsque la maladie est prise à temps”, ajoute le Pr Zerbib. Les urologues algériens qui ont pris part à ce séminaire ont montré leur intérêt pour ce genre d'activités pédagogiques qui leur permettent la mise à niveau de leurs connaissances. Parent pauvre de la médecine en Algérie, l'urologie ne compte que 250 praticiens spécialistes à travers tout le territoire national. Ce chiffre est annoncé par des praticiens algériens. Le vieillissement de la population engendre l'apparition des pathologies urinaires fréquentes chez les personnes âgées de sexe masculin. Pendant ce temps, l'université ne forme pas assez d'urologues, ce qui crée une pénurie de médecins spécialistes pour la prise en charge des nombreux malades qui ne savent plus à quel saint se vouer. Le manque de moyens pour se documenter (les livres médicaux coûtent excessivement cher) pénalise les praticiens algériens qui continuent souvent de prodiguer des soins vieux de plusieurs décennies. Les responsables des laboratoires ISPEN estiment avoir permis à tous les urologues algériens de participer à ces cours de formation continue. “Nous prenons 50 médecins lors de chaque session de formation. Nous avons organisé, jusqu'à ce jour, 5 séminaires. Nous pensons avoir permis à pratiquement tous les urologues algériens de prendre part à l'une de ces sessions de formation”, se réjouit le Dr Walid Benazala, responsable médico-marketing des laboratoires ISPEN Algérie. Les praticiens qui ont suivi ces cours ont acclamé à l'unanimité cette initiative qui leur permet de parfaire leurs connaissances. Djafar Amrane