Le ministre a révélé que le rapport du CICR est en général positif. Environ 140 médecins exercent actuellement dans les 126 établissements pénitentiaires que compte le pays, dont 40 chirurgiens-dentistes. C'est ce qu'a révélé, hier, le ministre délégué chargé de la réforme des prisons, Abdelkader Sallat, à l'ouverture des travaux de la journée d'étude sur la médecine en milieu carcéral, qui s'est tenue à l'Institut national de la magistrature, à Alger (Ben Aknoun). Ont pris part à cette rencontre des médecins généralistes, des psychologues et des chirurgiens-dentistes relevant des établissements pénitentiaires, ainsi que des assistantes sociales, des directeurs de prisons, des juges, des universitaires et des membres du gouvernement. Le ministre a aussi rappelé qu'une nouvelle promotion de 43 praticiens renforcera prochainement le corps médical. Au cours d'un point de presse, ce haut responsable a reconnu que “la prison n'attire pas les médecins” et indiqué que le déséquilibre actuel, en terme de couverture sanitaire, réside, en fait, dans “la répartition des praticiens” à travers les établissements pénitentiaires. Un déséquilibre qui n'est pas évident si l'on tient compte des chiffres absolus (1 médecin pour 300 détenus actuellement), bien qu'il soit tributaire de celui vécu par la santé publique. D'où la volonté de l'Etat d'“ouvrir les portes aux compétences”, d'examiner “les revendications” des médecins exerçant en milieu carcéral et de prendre en charge ces derniers dans le cadre de la réforme préconisée. Selon le conférencier, la priorité reviendra “à la santé et à la dignité du détenu” et sera soutenue par “une révolution des mentalités”, qui touchera particulièrement l'administration des prisons. Interrogé sur les suites à donner au mécontentement des familles des détenus de la prison de Serkadji, morts ou blessés lors de la dernière mutinerie, M. Sallat a répondu que “le dossier est ouvert”, en apportant quelques précisions : “Il y avait une demande urgente. L'Etat a fait un geste qu'on semble presque lui reprocher”. À propos des phénomènes d'homosexualité, de toxicomanie et des filles-mères existant dans les établissements pénitentiaires, le ministre a reconnu qu'un travail de “recensement” reste à faire, tout en essayant, néanmoins, de réduire l'impact de ces fléaux. “On ne peut pas dire que cela a atteint le stade de fléau... Il n'y a pas lieu de dramatiser”, a soutenu M. Sallat. Enfin, concernant l'appréciation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à la suite de sa visite dans les prisons algériennes, le ministre délégué chargé de la réforme pénitentiaire a révélé que le rapport du CICR “est en général positif” et que les remarques formulées par cette organisation “ne sont pas d'ordre fondamental”. Le conférencier a même noté, plus loin, qu'une délégation de la Croix-Rouge est, actuellement, en visite, dans certaines prisons de l'intérieur du pays. H. A.