78% des prisons ont été construites avant 1962. Le ministère de la Justice soumettra prochainement au gouvernement un projet qui porte sur la construction de nouveaux établissements pénitentiaires, «qui prennent en considération les normes d'architecture moderne pour leur permettre d'assurer de bonnes conditions de détention», c'est ce qu'a révélé, hier, le ministre de la Justice garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, au séminaire international sur la modernisation de l'administration pénitentiaire à El Aurassi. Sans donner plus de détail sur ce dossier, le ministre a, tout au long de son intervention défendu la réforme pénitentiaire engagée depuis quelques années en Algérie. Un processus, dit-il, qui rentre dans le cadre de la réforme du secteur qui constitue «l'une des premières préoccupations du président de la République». La mise en oeuvre des recommandations de la commission nationale de la réforme de la justice relative aux établissements pénitentiaire a permis l'introduction des mesures d'urgence, comme la révision du code portant organisation pénitentiaire, la mise en place d'un programme de revalorisation des structures pénitentiaires existantes, la mise en place d'un plan d'action pour l'amélioration des conditions de détention. Toujours dans le cadre de l'organisation pénitentiaire, la commission nationale chargée de la révision de l'ordonnance promulguée en 1972 vient de finaliser son travail, à en croire M.Belaïz. «Cette dernière a élaboré un texte différent ayant introduit des dispositions qui visent à adapter l'encadrement juridique au milieu carcéral, aux mutations de la société et à l'évolution de la criminalité.» Le ministre enchaîne après par un bilan chiffré pour illustrer «ces avancées», qu'il a situées, au niveau des couvertures dans les établissements pénitentiaires, qui comprennent 146 médecins généralistes, 99 chirurgiens dentistes et 120 psychologues. Sur le plan de la formation et de l'éducation nationale, 11 conventions ont été signées avec des établissements publics ayant bénéficié à 2400 détenus. En dépit de ce bilan positif du ministre, les spécialistes n'ont pas manqué de tirer la sonnette d'alarme sur les conditions de détention dans les prisons algériennes et d'exhorter les autorités du pays à accélérer le processus des réformes. «Beaucoup de choses restent à faire dans ce secteur», nous dira M.Sellini, président du syndicat des bâtonniers. Ce dernier a imputé la responsabilité des incidents à l'intérieur des établissements pénitentiaires aux responsables du secteur. Il faut rappeler que la population carcérale a connu en Algérie, ces dernières années, une augmentation notable qui a atteint, en 2003, 39.000 détenus. Parallèlement à cette hausse, il a été enregistré un retard flagrant dans la construction de nouveaux établissements pénitentiaires. Il suffit de noter que 78% des prisons ont été construites avant 1962. L'Algérie a sollicité la coopération des institutions internationales dans le cadre des réformes pénitentiaires. Dans ce sens, Francis Dubois a révélé qu'un don de 3,8 millions de dollars a été consenti pour, notamment, la réalisation d'un établissement de réinsertion sociale des condamnés dans la wilaya de Biskra, l'organisation des cycles de formation pour les personnels de l'administration pénitentiaire et l'acquisition d'un équipement éducatif pour les détenus.