“Outre le fait de vouloir m'humilier devant tant d'invités en m'interdisant d'assister à la soirée musicale donnée à l'occasion de la célébration du mariage d'un jeune de sa famille, B.M. a proféré des menaces à mon encontre. Et devant mon refus de quitter la scène, il a sorti de sa poche un couteau et a tenté de m'agresser. Me sentant en danger, j'ai répliqué. J'ai réussi à lui arracher l'arme et dans un excès de colère, je lui ai porté un coup au genou avec aucunement l'intention d'attenter à sa vie, mais le blesser.” Telle est la version des faits donnée par Z. Mokhtar, né en 1980, qui comparaissait devant la cour criminelle de Mascara, dans sa session du lundi 27 octobre 2008, qui l'a rejugé pour le meurtre dont a été victime B. M., âgé de 35 ans, qui a laissé une veuve et 3 orphelins. Les faits qui se sont déroulés dans la ville thermale de Bouhanifia remontent au mois de juin 2006. L'auteur qui venait de sortir de prison en mai de la même année, après avoir purgé une peine suite à un vol, s'est présenté à la cérémonie du mariage, mais, eu égard à sa mauvaise réputation, sa présence n'était pas souhaitée. Ainsi, B. M. l'a prié de quitter les lieux ; une attitude que n'a pas appréciée Mokhtar, qui a, dans un premier temps, opposé une résistance avant de céder sous la pression de B. M. et des membres de sa famille. Fou de rage, le jeune Mokhtar se précipita vers son domicile situé non loin de là, et, après 15 minutes, se représentera sur les lieux, armé d'un couteau, il s'attaqua à B. M. Il lui porta un coup à la cuisse gauche et prit la fuite. Ce coup fut fatal, puisque la victime décéda au cours de son transfert vers l'hôpital de la ville, vidé de son sang, suite à une hémorragie. Cette version a été confirmée par les témoins devant les magistrats, infirmant ainsi celle du coupable.Dans sa plaidoirie, l'avocat du jeune Mokhtar a demandé la requalification du meurtre en coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ; une requête non retenue par la cour, laquelle après délibération, a prononcé une peine de 20 ans de prison ferme à l'encontre de Z. Mokhtar, reconnu coupable du meurtre avec préméditation de B. M., alors que le représentant du ministère public avait requis la peine capitale.Toutefois, le coupable avait bénéficié des circonstances atténuantes avec un verdict plus clément, comparé au premier, puisqu'en première instance, il avait bénéficié de la perpétuité. A. B.