On saura aujourd'hui les principales dispositions apportées à la constitution à l'issue du conseil des ministres. Le conseil des ministres se réunit exceptionnellement aujourd'hui pour examiner le projet de révision partielle et limitée de la constitution. C'est la raison pour laquelle le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a regroupé hier les mouhafedhs au siège du parti, a repoussé la conférence de presse qu'il avait prévue. Une fois endossé par le conseil, le projet est soumis au conseil constitutionnel avant d'atterrir au “congrès” des deux Chambres du parlement. M. Belkhadem a salué l'initiative du président, mais a souligné l'attachement du FLN à une “profonde révision de la loi fondamentale” de façon, a-t-il dit, à séparer les institutions, l'Exécutif et le législatif, mais surtout clarifier la relation entre les présidents des deux exécutifs. Il s'agit également de consacrer le contrôle des institutions, les libertés… au-delà du troisième mandat que le FLN continue de soutenir, priorité, selon le parti, de cette première révision, d'autres aspects doivent être revus afin d'asseoir, comme il l'a souvent soutenu, un régime présidentiel. D'où la nécessité d'une profonde révision qui sera soumise au peuple. “Nous restons attachés à une révision plus profonde de la Constitution”, a affirmé M. Belkhadem. Autrement dit, il presse le président à aller plus loin, et plus vite au vu des préparatifs du parti dont le calendrier des activités à tous les niveaux de ses structures s'est étoffé. Il inscrit ainsi ses actions dans la perspective lointaine de la révision en profondeur de la constitution. Le FLN, qui rappelle que Bouteflika est son président, ne peut se contenter de l'initiative du Président surtout qu'il s'est aventuré précocement dans la réclamation de la révision pour accorder un troisième mandat présidentiel, a élaboré une mouture de nouvelle constitution même si une telle démarche revient de droit au président en personne. Il s'est même lancé dans une campagne qui a parfois détourné des ministres FLN de leur fonction pour se consacrer à cette tâche incertaine et précipitée. Que cherche alors le FLN à travers cette démarche ? Aller vers un régime présidentiel ? Si tel est l'objectif, en sera-t-il un but en soi ? La réunion d'hier, somme toute organique, a failli démentir l'affirmation de Belkhadem sur l'état du parti et de ses instances qu'il qualifiera : “ils se portent bien”, par la présence de militants de quelques communes algéroises venues exprimer bruyamment leur désapprobation des responsables de leur kasma. Il était difficile de contenir ces contestataires armés de banderoles et Belkhadem a reçu quelques-uns pour écouter leurs doléances. Mais pour lui, cette alerte n'est pas grave ; elle participe d'une certaine forme de démocratie. Par ailleurs, une série de rencontres est prévue avec les élus du parti, avant d'aller, avant la fin du mois de novembre, vers le conseil national qui n'a pas tenu de session depuis longtemps. Ce regain d'activité au FLN peut s'expliquer par les échéances prochaines, à commencer par l'adoption de la nouvelle constitution pour laquelle Belkhadem regroupera incessamment les députés. Raison pour laquelle également, le SG du FLN a considéré que cette première révision est “l'avant-dernière halte du train”. Il prévoit l'organisation d'un autre forum autour de la révision de la constitution et maintient la conférence de presse sans en fixer la date. Djilali B.