Dès 1990, les étudiants demandaient déjà une révision à la hausse du montant de leur bourse. Depuis longtemps, celle-ci ne suffit plus à faire face à la cherté de la vie. Dix-huit ans après, dans un contexte économique encore plus dégradé, la situation demeure inchangée. Comme chacun sait, la bourse est de 2 700 DA par trimestre et c'est la même pour tous. Est-il logique d'octroyer la même somme pour un étudiant logé en cité universitaire et un autre qui habite chez ses parents ? Cette somme est clairement insuffisante pour couvrir les dépenses quotidiennes d'un étudiant logé en cité universitaire. D'autant que les résidences universitaires n'offrent pas un service complet. Ce qui oblige les étudiants à faire de nombreuses dépenses telles que l'accès à Internet, les douches, la nourriture, le transport ou encore les laveries. “Les conditions de vie ici sont tellement mauvaises que je suis obligé de rentrer chez moi tous les week-ends pour me laver convenablement, faire ma lessive et bien manger aussi. Ces déplacements me reviennent très chers, environ 1 500 DA chaque fin de semaine”, nous dit Khaled, un étudiant à l'Institut national de la planification et des statistiques originaire de Médéa. Outre cette dépense hebdomadaire et pour ne pas rater les bus et taxis qu'il devait prendre, ce dernier a choisi de manquer les cours du mercredi après-midi, et ce durant toute l'année universitaire. C'est d'ailleurs durant le mois de Ramadhan, en période de synthèse, que nous l'avons rencontré la première fois. Il devait repasser l'examen de droit, une matière à laquelle il n'a jamais pu assister puisque ce cours était programmé… le mercredi après-midi. Le cas de Khaled illustre parfaitement certaines raisons de la baisse de niveau des étudiants : même lorsqu'il s'agit de réviser, là encore les résidences universitaires n'offrent pas assez de salles de travail. Et vu le nombre d'étudiants par chambre, il est impossible d'imaginer que l'un d'entre eux puisse se concentrer dans ces conditions. Pour les étudiants non résidents en cité universitaire, la bourse est un petit pécule en plus, alors que pour ceux qui y résident, elle est vitale. “Il est urgent, vu la situation de ces étudiants, qu'une augmentation des bourses soit décidée. Il faut ajouter à cela la révision des conditions d'attribution des bourses ainsi que la mise en place d'un système d'échelons, déterminant ainsi les besoins selon les moyens de chacun. Ce sont des mesures qu'il est nécessaire de mettre en place afin de rétablir ces injustices”, estime un des représentants du syndicat étudiant. A. H.