Pour la rentrée universitaire 2008-2009, les 14 résidences universitaires de la wilaya de Tizi Ouzou devront accueillir 6 285 nouveaux étudiants pour atteindre ainsi un total de 26 444 étudiants hébergés. Les responsables en charge du secteur se démènent depuis le milieu de l'année universitaire écoulée, soit avril 2008, pour dégager des places libres pour les 6 285 arrivants. Les prévisions établies par la commission des œuvres universitaires chargée de la préparation de la rentrée 2008-2009 tablaient sur le chiffre de 8 147 nouveaux étudiants auxquels il aura fallu trouver des places d'hébergement, soit un déficit prévisionnel entre 3 500 et 4 000 places. Un véritable casse-tête chinois pour caser tout le monde. C'est un des problèmes qu'il faut impérativement prendre en charge au risque de le voir influer sur le déroulement normal de la rentrée universitaire selon un document de l'université de Tizi Ouzou intitulé “Les perspectives pour la rentrée 2008-2009”. Mais qu'en est-il au juste en ce début d'année universitaire ? Contre toute attente, du dernier rapport présenté le 10 septembre dernier devant le conseil de wilaya, il ressort que 8 400 places ont été dégagées et que tous les nouveaux étudiants sont donc hébergés. Il reste même 931 places encore disponibles à la même date, selon le même document. 817 jusqu'à la semaine écoulée, selon le directeur des œuvres universitaire, Lamiri Ali. Les raisons ? Le nombre d'étudiants à héberger était finalement moins important que celui attendu et a connu même un net recul par rapport à la rentrée 2007-2008. Ceci laisse-t-il comprendre que l'effectif de l'université a baissé ? Bien au contraire, celui-ci a connu une hausse importante en dépit du nombre important d'étudiants ayant obtenu leur diplôme et qui ont, par conséquent, quitté l'université. C'est plutôt le transport suburbain qui a été renforcé et qui a donc atténué la pression sur l'hébergement. 29 427 étudiants sont transportés quotidiennement par les 76 bus de la direction des œuvres universitaires vers les daïras situées à 50 km et moins. Les étudiants qui résident à moins de 50 km, pour les garçons, et 30 km pour les filles, ne peuvent prétendre à l'hébergement, nous a expliqué M. Lamiri. Ce sont la grande majorité des daïras de la wilaya de Tizi Ouzou qui sont concernées plutôt par le transport suburbain que par l'hébergement. En plus du transport suburbain, la direction des œuvres universitaires a ouvert deux nouvelles résidences universitaires, à savoir l'ex-campus Oued Aïssi qui est transformé en une résidence des filles de 2 500 lits et Rehahlia de 500 places pour garçons. 3 500 lits, composés d'un matelas, d'un sommier, de draps, d'une couverture, ainsi qu'une table scolaire ont été achetés et 1 000 autres ont été achetés par la direction générale des œuvres universitaires, Onou. L'attribution des marchés concernant ces équipements n'a pas manqué de soulever la colère de certains soumissionnaires qui se disent lésés après avoir constaté de nombreuses anomalies dans l'attribution de ces marchés. “J'aimerais bien au moins qu'il y ait un contrôle pour savoir si les produits livrés répondent aux caractéristiques définies dans les cahiers des charges”, nous dit Rachid, fabriquant de matelas. Dans les résidences universitaires, un important programme de rénovation et de réparation a été réalisé à travers l'ensemble des cités universitaires. Mais ceci offre-t-il pour autant de bonnes conditions d'hébergement dans les cités universitaires ? Un tour dans certains pavillons de la résidence universitaire de Hasnaoua donne une idée claire sur ce sujet. Les occupants des chambres ne se sont pas encore installés sauf ceux concernés par les examens de rattrapage. Les couloirs sont pleins de saletés. Certaines portes des chambres, de 16 à 18 m2, qu'occupent généralement quatre personnes, comme en témoigne le nombre de lits, sont défoncées et à l'intérieur on voit des matelas dans un état de dégradation avancé. Le directeur de la cité reconnaît quelques défaillances mais qui sont dues, selon lui, à l'accès libre des étudiants qui ne sont pas forcément résidents. “Les étudiants refusent l'application du système de la carte de résidence qui peut limiter l'accès des non-résidents dont la présence se répercute à la fois sur l'état des infrastructures et de la restauration des résidents”, dit-il. Karim, un jeune étudiant en 4e année, rencontré sur place, dit qu'à “chaque rentrée, c'est la même situation”, mais, ajoute-t-il, “le plus grand problème dans les cités universitaires, c'est bien la restauration. Il faut consacrer chaque fois plus d'une heure pour manger, c'est toute une gymnastique qui se répercute négativement sur la pédagogie”. Dans les résidences filles, telle que Bastos, que nous avons visitée, les lieux sont plutôt propres mais les insuffisances sont au rendez-vous comme d'habitude. Les étudiantes que nous avons pu rencontrer se plaignent plutôt de la restauration et aussi de la difficile cohabitation dans les chambres universitaires de quatre, pour certaines, et de six pour d'autres. “Heureusement, on prépare à manger dans notre chambre, autrement ce serait une catastrophe”, dit Amel, résidente à Hasnaoua 3, une résidence qui ne dispose pas encore de son propre restaurant. La Dou parle de l'ouverture de plusieurs nouveaux restaurants d'ici la rentrée universitaire, mais que de promesses qui n'ont pas été tenues auparavant, comme l'ouverture des résidences de Tamda pour ce mois de septembre et qui ne sont même pas citées parmi les infrastructures livrables à la rentrée. S. L.