Venus nombreux, les clients d' El Khalifa Bank se sont rassemblés, jeudi, devant l'APN pour crier leur désarroi face à la situation inédite à laquelle ils sont confrontés. Répondant à l'appel lancé par le collectif d'Alger, ce sont aussi ceux de Tizi Ouzou, de Boussaâda et d'Annaba qui se sont joints à cette manifestation carrément réprimée par les forces de l'ordre. Car, pour se faire entendre, les manifestants ont dû occuper la route, assis à même le sol pendant plusieurs heures à attendre qu'un élu montre le bout du nez. C'est ce qui a d'ailleurs suscité l'acharnement des éléments de la sécurité qui n'ont pas manqué de les brutaliser. Mme Zinou, porte-parole du CNOT, victime également du “crash” Khalifa, n'a pas non plus été épargnée. Et ce n'est qu'à ce prix-là et après plusieurs heures d'attente sous un soleil de plomb que certains élus ont daigné prêter l'oreille. Les manifestants ont alors délégué cinq d'entre eux pour exprimer leurs revendications. Du jour au lendemain, ils se retrouvent privés de leur argent, les économies de toute une vie pour certains. Depuis environ six mois, ils réclament leurs avoirs ou tout au moins un semblant d'explication à des mesures qu'ils ne comprennent pas. Dans le cas El Khalifa Bank, la loi, rappelons-le, rembourse la totalité des clients avec, en priorité, les créanciers. Pour les petits porteurs, c'est bien l'Etat qui s'en charge, mais seulement à hauteur de 600 000 DA. Autrement dit, à partir de ce seuil, l'épargnant a tout perdu. Une “fatalité” que les clients ont du mal à digérer. Les élus qui ont reçu les porte-parole des manifestants ont promis une réponse tranchée pour mercredi prochain. En attendant, les clients de la défunte El Khalifa Bank n'ont pas l'intention de baisser les bras et décident de s'organiser en association pour défendre leurs droits. N. S.