Le collectif des clients d'El Khalifa Bank a tenu jeudi dernier un rassemblement devant le siège du ministère des Finances. Il avait en sa possession une lettre à remettre au ministre dans laquelle il lui est rappelé la responsabilité de l'Etat dans la gestion de cette banque.“Il n'y a personne pour vous recevoir”, leur signifie un agent au niveau du ministère. Ce document met en exergue le non contrôle d'une banque pourtant agréée par l'Etat et reproche au ministre son silence : “Vous avez déclaré à plusieurs reprises que la Banque d'Algérie a failli à sa mission de contrôle de la banque El Khalifa.” Par ailleurs, ces déposants soulèvent des irrégularités dans la liquidation de cette banque, en décidant un retrait d'agrément après à peine deux mois de travail de l'administrateur. En lançant une opération de “liquidation” avant même qu'un travail sérieux de révision comptable ne soit effectué, cette opération, de l'aveu du liquidateur, n'a aucun sens si elle n'est pas précédée d'un audit approfondi. Pour tous ces fait, les déposants réclament une décision politique de remboursement des simples déposants au titre de la mission de la première mission constitutionnelle du gouvernement qui est la protection des biens et des personnes. Pour appuyer leurs dires, “ces spoliés d'El Khalifa Bank” relèvent le fait que les caisses de l'Etat débordent et que les avoirs de la banque incriminée auprès de la Banque d'Algérie s'élevaient au 10 juin 2003, seulement au niveau de la succursale d'Alger (preuve à l'appui), à plus de 51 milliards de dinars.À l'issue du rassemblement et après d'âpres négociations, un rendez-vous a été pris avec M. Benachenhou pour lundi prochain à 10 heures. Ce collectif compte organiser tous les jeudis un rassemblement au niveau du ministère des Finances si le problème n'est pas résolu et compte également recourir à la grève de la faim. Pour sa part, le collectif de ces clients, constitué en France, compte intenter une action en justice contre El Khalifa Bank, et des contacts ont été déjà établis avec des hommes de loi internationaux. M. B.