La grève illimitée, déclenchée depuis dimanche denier par le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE) de Tizi Ouzou, affilié à l'UGTA, s'est poursuivie, hier, avec plus de mobilisation constatée au niveau des établissements scolaires. Les élèves ont été renvoyés à la maison, ce qui renseigne que le mouvement de grève s'est visiblement élargi. Hier, dans la matinée, d'autres établissements scolaires se sont joints au mouvement de débrayage, comme nous l'avons constaté au niveau de la ville des Genêts. En dehors du chef-lieu de wilaya, la grève est beaucoup plus suivie ; les syndicalistes parlent d'un taux de suivi qui dépasse les 80%. Un chiffre qui leur donne des motifs de satisfaction. Dans nombre de localités, c'est l'école buissonnière pour les élèves. À Iferhounène et à Aïn El-Hamman, le mot d'ordre de l'UGTA est scrupuleusement respecté, à en croire des sources syndicales. Les écoles de Illilten et des communes environnantes ont fermé le portail. Mekla et Azazga n'ont pas dérogé à la règle, puisque le mouvement de grève est également suivi par les travailleurs du secteur de l'éducation. Même topo à Aït Aïssa Mimoun où plusieurs écoles primaires ont renvoyé leurs élèves, comme c'est le cas à Lebdhahi. à Draâ El-Mizan également, la grève est bien suivie, selon nos sources. La polémique sur le taux de suivi enfle toujours entre le syndicat gréviste et l'administration de la Direction de l'éducation. Des chiffres contradictoires sont en effet avancés concernant le suivi de la grève de l'UGTA. Un taux avancé par les syndicalistes est vite démenti par la Direction de l'éducation, et inversement. Mais il reste que la revendication du SETE-UGTA n'est toujours pas satisfaite. En effet, les salaires ne sont pas encore versés. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise nous a appris que le travail de vérification de la paie est entamé, après le téléchargement de la disquette au Trésor de Tizi Ouzou. Ce qui prendrait au moins deux jours pour voir la paie versée dans les comptes des travailleurs. Entre-temps, la grève va se poursuivre, nous informe notre interlocuteur. Celui-ci n'a pas cessé de revendiquer l'installation d'une agence comptable, clé de voûte de tous les problèmes inhérents aux retards récurrents dans le versement des salaires des travailleurs de l'éducation à Tizi Ouzou. Des retards qui touchent spécialement les travailleurs de l'éducation. Il s'interroge, à juste titre, sur ce qui pourrait concrètement bloquer la mise en place d'une telle agence, pourtant promise par les pouvoirs publics. Des secteurs de la Fonction publique ont eu déjà leurs agences comptables, à l'image du secteur de la santé ou celui de l'université, qui ont pourtant moins d'effectifs que l'éducation. “Nous insistons sur la mise en place de cette agence qui mettrait fin à ces retards récurrents qui interviennent en pareille période”, avait déclaré le secrétaire général du SETE lors d'une conférence de presse qui avait précédé le mouvement de grève. Même si la reprise des classes interviendra logiquement après le versement de la paie déposée, pour rappel, le 27 octobre dernier, rien n'indique que le problème ne va pas ressurgir de nouveau lors de la prochaine paie. C'est là l'appréhension des syndicalistes de l'UGTA décidés à maintenir intacte la mobilisation des travailleurs de l'éducation. Yahia Arkat