Si le mouvement a été peu suivi dans le chef-lieu de wilaya dans son premier jour, la satisfaction des syndicalistes réside dans l'écho que leur appel a trouvé chez les travailleurs de l'éducation dans des zones reculées. Le premier jour de la grève illimitée du Sete/UGTA de Tizi Ouzou n'a pas connu la mobilisation des grands jours. Les établissements scolaires n'ont été paralysés que partiellement, comme nous l'avons constaté de visu hier. Ainsi, au niveau de la ville de Tizi Ouzou, si plusieurs écoles primaires ont été fermées, les collèges, en revanche, n'ont pas bronché mis à part quelques-uns, comme, par exemple, les CEM Azib-Ahmed et Amyoud. Dans l'après-midi, les écoliers ont été libérés par leur école. Dans les lycées, certains fonctionnaires des administrations ont suivi le débrayage, l'UGTA n'ayant aucune prise sur les enseignants du secondaire, devenus presque la chasse gardée des syndicats autonomes, notamment le Cnapest. Même si le mouvement de grève est peu suivi dans le chef-lieu de wilaya dans son premier jour, la satisfaction des syndicalistes de l'UGTA réside dans le répondant que leur appel à la grève a trouvé chez les travailleurs de l'éducation des zones reculées, comme Aïn El-Hammam, Iferhounène et à un degré moindre Azazga et Mekla. Dans ces localités, le taux de suivi est estimé par les grévistes à pas moins de 80%. Contacté par nos soins, le secrétaire général du SETE confirme le chiffre avancé par les membres de son staff. Ailleurs, la grève a connu un suivi mitigé. Mais les ambitions de l'UGTA sont revues à la baisse s'agissant du taux de suivi global au niveau de la wilaya : 60 à 70%, selon M. Hamoutène. Un chiffre contesté bien entendu par la direction de l'éducation qui avance un taux insignifiant. Priée de préciser le chiffre, une source à l'académie a refusé de s'aventurer tant qu'elle n'a pas toutes les données. La guerre des chiffres était à vrai dire prévisible, puisque, à chaque mouvement de grève, on a eu droit à des contradictions chiffrées de la part des syndicats et l'académie de Tizi Ouzou. Qui a tort, qui a raison ? La veille de la grève, le secrétaire général du Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation avait promis de paralyser les établissements scolaires, dès lors que la revendication mise en avant est des plus légitimes. Ce qui pouvait, à ses yeux, susciter l'adhésion massive des travailleurs. Si la paie est déposée au niveau du Trésor depuis le 27 octobre, à ce jour, elle n'est pas perçue par les concernés. Ce qui veut dire que le mot d'ordre de grève est maintenu, car il ne sera mis fin à la grève qu'au versement du denier centime de la paie. L'UGTA a suggéré la mise en place d'une agence comptable au niveau de la direction de l'éducation pour régler une bonne fois pour toutes la question des sempiternels retards enregistrés dans le versement de la paie des travailleurs. Une agence pourtant promise par la wali de Tizi Ouzou. “Pourquoi en pareille période, la paie passe toujours par le chas d'une aiguille ? Pourtant, le wali a pris l'engagement d'installer une agence comptable au niveau de la direction de l'éducation, comme cela est le cas pour d'autres secteurs de la Fonction publique, comme la santé et l'université”, avait dénoncé alors le représentant du SETE, M. Hamoutène, qui escompte un meilleur suivi pour aujourd'hui. Yahia Arkat