Fini le temps des chignons, des coupes au carré et des tresses. Ces coiffures des années 1960 jusqu'à 70 ont complètement disparu et ne sont plus à la mode pour les branchées. Aujourd'hui, les coquettes changent complètement de look. Elles optent généralement pour les coupes courtes, dégradées et effilées pour les filles qui sont inspirées des séries télévisées orientales et occidentales. Pour les garçons, ils sont beaucoup plus style hip hop et découvrent les coupes à travers leurs footballeurs ou acteurs préférés. Le secrétaire général du club artistique et technique de coiffure à Bab El Oued n'est pas tout à fait d'accord sur ce changement radical et l'abandon de ce qu'il appelle “l'art de coiffer”. “Nos femmes et nos hommes s'identifient aux gens du Proche-Orient. Ils font de la publicité pour les coiffeurs et coiffeuses de ces pays. Chose qui détruit la profession dans notre pays. Nous avons un patrimoine à sauvegarder. Si on avait un style propre à nous, est-ce que ces gens du Proche-Orient prendraient en considération notre style de coiffure ou esthétique. Non, bien sûr”, dira M. Ben Mamri Hassan. “Nous n'avons jamais arrêté de solliciter les pouvoirs publics de nous aider pour faire sortir cet art de son marasme. Nous n'avons jamais bénéficié d'aucun soutien financier. Nous n'avons jamais obtenu de subvention de l'Etat. Nous avons des moyens limités, à peine si nous arrivons à payer le loyer de ce local et les charges. L'établissement fonctionne grâce aux cotisations annuelles des adhérentes. Les personnes qui sont là font toutes du bénévolat juste pour promouvoir la coiffure. Même le matériel est ramené par les adhérentes. C'est grâce à leurs cotisations que nous organisons des défilés de coiffures, des concours et des démonstrations techniques et artistiques. Nous aimerions participer aux concours qui s'organisent au niveau régional ou national par les autorités concernées mais nous n'avons jamais été invités”, expliquera M. Ben Mamri Il est à souligner que cet établissement existe depuis 1964 sous forme d'association régionale à but non lucratif. Agréé par la wilaya d'Alger, son but est de promouvoir la coiffure. “Nous sommes un centre de perfectionnement. Nous avons participé à des concours magrébins en Tunisie, au Maroc et en Algérie avec nos propres moyens. Le dernier remonte à 1993 où nous avons obtenu une médaille d'or sur le podium”, selon notre interlocuteur. Il abordera aussi le problème du grand concours national : “Nous souhaitons depuis toujours organiser un grand concours national, mais nous ne pouvons le faire car il nous faut être présent sur au moins 25 wilayas. Et d'ajouter que dans les années 1970 “les coiffeuses et coiffeurs participaient à titre individuel et avec leurs propres moyens aux concours de coiffure”. Il abordera également le problème des diplômées des Centres de formation et de l'enseignement professionnels (CFPA) “Si les autorités concernées nous donnent les mêmes moyens financiers que ceux de ces centres, nous ferions des miracles. Pour la section homme, le secrétaire général du club expliquera qu'ils sont les derniers coiffeurs de leur génération. “Nous avons tiré la sonnette d'alarme depuis 20 ans. s. Nous avons constaté une régression dans le métier. En ce qui nous concerne, on essaye de maintenir le peu qui reste en mettant sur le marché des professionnelles de la coiffure qui sortent de chez nous avec un diplôme .. Ce sont des artistes avec de grandes compétences. Le dernier souhait du secrétaire général est d'avoir de l'aide de la part des pouvoirs publics et voir un jour des salons haut de gamme algériens et non orientaux. F. A.