Le look. Un mot qui a fait son intrusion dans notre société depuis quelques années.Les médias étrangers et les images d'outre-mer véhiculées par la parabole ont vite fait de remettre sur les rails les bases de la mode. Une mode cataloguée sur des canons importés par une publicité tapageuse qui aurait vite fait de gagner notre jeunesse et même un certain âge. Avoir de l'allure et du savoir-vivre, c'est savoir s'habiller et se mettre en valeur. Ce qui supposerait des tenues “made in” avec une griffe mondialement connue. La chose pourrait paraître banale à plus d'un titre, mais la réalité est là, nos jeunes et même nos moins jeunes courent derrière le look. Coiffure courte ou longue, dégradée ou effilée pour les femmes, courte, rasée sur les côtés ou carrément en queue de cheval pour les hommes. La mode n'attend pas. Il faut constamment vivre aux aguets des nouvelles tendances et marquer le point aux copains (es) en exhibant la dernière coiffure en vogue. “C'est mon coiffeur qui décide de mes coupes. C'est lui qui connaît le style à adopter pour chaque visage, selon sa forme et ses traits. Je lui fais entièrement confiance parce qu'il est cool et très au courant des nouveaux “coups de ciseaux” en vogue”, dira Halima, une étudiante en droit. “Le look n'est pas un luxe mais plutôt une nécessité. Je préfère les coupes dégagées”, selon Omar qui travaille dans le marketing. “On est plus à l'aise quand le visage s'affiche et les traits sont mis en valeur. Mon coiffeur m'a conseillé cette coupe, très à la mode du reste. Le seul inconvénient, c'est qu'il faut se rendre régulièrement au salon de coiffure pour le tracé des extrémités. Mon travail dans le marketing exige une belle apparence, et je ne me plains pas, car ceci me permet d'être toujours à mon avantage”, ajoutera-t-il Mèches fines ou épaisses, cheveux foncés ou clairs, les nuances épousent aussi l'air du temps. La couleur non plus n'est plus l'apanage des femmes, car les jeunes hommes éprouvent aussi le besoin de donner des reflets à leurs cheveux. Des mèches très fines et balayées à travers la chevelure ou sur le devant du crâne, font très “chic” pour certains. Pour d'autres, la couleur naturelle est préférée. Pour les femmes bien sûr, cela change. Elles sont à l'affût des nouvelles nuances adaptées par leurs actrices fétiches, et ne lésinent sur aucun effort pour se mettre en valeur de ce côté-là aussi. Mèches claires ou foncées, épaisses ou éparses, couleurs miel, blond foncé ou acajou, la mode actuelle pour la couleur tend vers le ton moyen. Le trop foncé, ou le trop clair, durcissent le visage ou le rendent terne. Mais la dernière décision revient au coiffeur visagiste. Lui seul décidera du résultat à obtenir sur un visage brun ou blond, et selon la couleur du teint et des yeux. Maquillage sophistiqué ou clair, tenues décontractées ou classiques. Les goûts varient selon les moyens de chacun. La tendance pantalons évasés, jupes courtes, Jeans ou tailleurs, les femmes trouvent des difficultés à dénicher “le chiffon” convoité. Les magasins proposent des articles importés, mais parfois pas “griffés”. Alors le client se rabat sur un article pus cher. Ah oui, la qualité à elle seule ne suffit plus. Il faut rajouter “la marque”. Sinon cela ne fait pas très habillé. Les femmes sont les plus enclines à cette nouveauté. La plupart d'entre elles aiment s'exhiber dans des tenues belles, chères et griffées quitte à se ruiner. Mais quant l'argent vient à manquer, elles ont recours à l'emprunt entre copines. ` Eh oui, c'est l'astuce trouvée par nos jeunes filles pour “épater” les autres. Chez les hommes, la chose s'avère inadmissible. Un pantalon ne s'échange pas. Une paire de godasses non plus. Meriem, une fille au chômage, avoue : “Je ne travaille pas. Je suis obligé donc d'avoir recours à mes sœurs et à mes amies pour me mettre sur mon trente et un, en particulier quand j'ai un rendez-vous important. Je sais que je ne devrais pas porter des vêtements qui ne m'appartiennent pas, mais que pourrais-je faire d'autre ? Nous vivons à une époque où on est jugé selon notre apparence. Si vous êtes bien habillée, on vous ouvre les portes, sinon vous perdez même le contact”, nous confiera Nassim, gestionnaire. Le maquillage de son côté est adapté selon le temps et les saisons. Ici on peut tricher. Les produits locaux sont proposés à des prix abordables, et même la moins nantie des femmes y trouve sont compte. Le maquillage peut se “camoufler”. Personne, à part l'intéressée, ne devinera si le produits utilisé est importé ou local, de grande marque ou pas. Les jeunes filles en particulier se rabattent sur des produits proposés chez nos droguistes et utilisent des cosmétiques locaux. Bien sûr, pour celles qui ont les moyens, les choses sont bien différentes. Les produits de grandes marques importés d'outre-mer sont les plus préférés. Seulement, si ce n'est que pour le tape-à-l'œil, les emballages peuvent faire l'affaire. il suffit de remplir les flacons de shampooing ou de parfums, ou de changer le bâtonnet de rouge à lèvres en le disposant dans un tube portant le sigle d'une marque de renommée, pour faire croire aux autres qu'on n'utilise que des produits d'importation. Mais là aussi gare aux surprises. Car la contrefaçon faisant des siennes, aucun emballage ne pourrait garantir la fiabilité. Mais quand le look fait le moine, c'est le luxe et les apparences qui comptent. F. A