Devant les nombreux cris de colère de la communauté internationale, notamment arabe, Israël a fini par céder en autorisant hier la livraison de denrées de première nécessité et de carburant dans la bande de Gaza soumise à un blocus strict imposé en représailles aux tirs de roquettes palestiniennes, selon un responsable militaire israélien. Il faut dire que les boulangeries de Gaza étaient réduites à utiliser les grains destinés au volatiles et au bétail pour faire du pain, tellement la situation avait atteint un stade d'une extrême gravité. Quant aux différentes installations, hôpitaux et écoles, elles étaient plongées dans le noir en raison de l'arrêt de la centrale électrique de la ville, en panne faute de carburant bloqué par les Israéliens. Gaza a souffert d'importantes coupures d'électricité suite à la suspension par Israël des livraisons de fioul à cette centrale après un regain de violence. Hier, l'Agence de secours de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui s'inquiète d'une détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, a confirmé que de l'aide alimentaire était en route pour Gaza. “Les autorités israéliennes nous ont fait savoir que nous pourrions faire entrer dix camions aujourd'hui”, a indiqué son porte-parole Chris Gunness. L'Unrwa distribue en temps normal des aides alimentaires à plus de 750 000 personnes, soit la moitié de la population de la bande de Gaza. Un autre porte-parole militaire israélien a indiqué que le terminal de Nahal Oz pour les carburants entre Israël et la bande de Gaza, avait également ouvert pour permettre le transfert de fioul destiné à la centrale électrique dans ce territoire. Réagissant au blocus le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réitéré vendredi son appel à la levée du blocus israélien et regretté que ses appels précédents n'aient pas été entendus. Par ailleurs, Israël empêche également les journalistes étrangers et les diplomates de pénétrer à Gaza, arguant que l'ouverture du point de passage d'Erez pour les personnes mettait en danger son personnel. ? signaler que le chef en exil du mouvement Hamas, Khaled Mechaâl a qualifié de “tragédie” le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza dénonçant le silence des pays arabes et musulmans. “Ce qui se passe à Gaza est une tragédie. Honte à ceux qui gardent le silence sur le crime du blocus imposé à Gaza. Honte aux régimes arabes et musulmans ainsi qu'à la communauté internationale”, a dénoncé M. Mechaâl à l'ouverture d'une réunion à Damas sur le droit au retour des Palestiniens. Selon lui, “chaque ?tat arabe peut envoyer un bateau à Gaza” soumise depuis juin 2007 à un blocus israélien qui a été renforcé le 5 novembre par la fermeture tous les points de passage du territoire en raison d'un regain de violences et de tirs de roquettes palestiniennes. R. I./Agences