“Quelque 70 000 femmes sont bénéficiaires aujourd'hui du programme d'alphabétisation en Algérie contre 700 en 2004. L'alphabétisation est devenue une culture dans notre société. Au départ, les femmes venaient juste pour la formation mais, aujourd'hui, elles exigent des diplômes pour faire valoir leur formation et pourquoi pas décrocher un emploi par le biais de ce diplôme.” C'est ce qu'a déclaré, hier, M. El-Hadi Khaldi, ministre de la formation et de l'Enseignement professionnels, lors d'une conférence qui a eu lieu à l'institut de formation professionnelle, à Alger. Selon les organisateurs, cette conférence a pour objectif la mise en place d'une stratégie nationale à cet effet. Sélectionner les thèmes à débattre, élaborer l'ordre du jour de la conférence, définir les produits et les métiers qui seront exposés ainsi que les activités qui doivent être mises en valeur lors de l'exposition, figurent parmi les missions de cette commission. Elle aura également pour objectif l'évaluation de l'état d'exécution du programme d'action intersectoriel issu des recommandations de la conférence tenue en mars dernier. Cette commission est présidée par Mme Cherguou Akila, directrice de la formation continue et des relations interministérielles au ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Le premier responsable du secteur va même plus loin et demande à réhabiliter la culture du volontariat. “Nos cités universitaires regorgent de jeunes filles instruites. Nous pouvons faire un projet pilote qui consiste à envoyer ces filles dans les petites enclaves où elles peuvent faire du porte-à-porte et sensibiliser les femmes au foyer pour les aider à mieux connaître leurs droits et obligations”, a-t-il dit. Par ailleurs, M. Khaldi a tenu à préciser que son secteur met tout en œuvre pour promouvoir les centres de formation continue. “Nous sommes passés de 495 établissements en 1999 à 1 035 aujourd'hui. Dans la seule wilaya de Tizi Ouzou, nous avons 300 sections détachées et 83 autres dans les petits villages enclavés, où tout les équipements logistiques sont apportés par l'?tat”, a-t-il affirmé. Le premier responsable du secteur a tenu à soulever un autre problème et pas des moindres, celui de la déperdition scolaire. “Il y a un tabou dans notre société ! Ces enfants, qui sont dans les rues et qui vendent des cigarettes en bord de routes, sont encouragés par leurs parents. Nous devons sensibiliser les familles pour l'orientation de leurs enfants en échec scolaire vers les centres de formation plutôt que vers des petits métiers”, préconise-t-il. Pour sa part, Mme Nouara Saâdia Djaâfar, ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, présente elle aussi à cette conférence, insiste sur l'importance de la mise en place de commissions régionales qui auront pour objectif l'évaluation de l'état d'avancement des différents projets avant de passer en commission nationale. Pour ce qui est du système de quotas en vue de la promotion des droits politiques de la femme, la ministre estime qu'il s'agit là d'“une bonne initiative”, car explique-t-elle, “la politique reste le seul domaine où la femme est timidement représentée.” Pour ce qui de la journée internationale contre la violence faite aux femmes, M. Djaâfar dira que “la violence contre la femme en Algérie est un problème que nous devons prendre au sérieux et surtout les violences conjugales”. Pour cela, un plan d'action va être élaboré par ses services afin de protéger les femmes et les enfants. Ce plan aura pour principe la promotion du dialogue au sein de la famille. DJAZIA SAFTA