à l'instar du 8 septembre de chaque année, le monde a célébré hier la Journée internationale d'alphabétisation. Cette célébration est venue, encore une fois, rappeler les efforts qui doivent être déployés par la communauté internationale en vue d'éradiquer ou tout au moins d'atténuer l'ampleur de ce phénomène. En effet, lorsqu'on sait que, dans le monde d'aujourd'hui, un adulte sur cinq (dont deux tiers de femmes) n'est pas alphabétisé et que 75 millions d'enfants ne sont pas scolarisés, il y a de quoi être inquiet. Car, il ne faut pas perdre de vue que l'alphabétisation est un enjeu de grande envergure qui touche à presque tous les aspects de la vie des gens. C'est un élément essentiel du développement personnel et des possibilités économiques, ainsi qu'un facteur important de la capacité des citoyens de participer pleinement et activement à tous les aspects de la société. En outre, et il est utile de le rappeler, les analphabètes ont toujours constitué un enjeu lors des élections. Il est clair qu'on ne peut pas parler de développement, de progrès, de culture démocratique responsable sous le règne de l'analphabétisme, une menace qui guette la vie même. C'est en 1990 que l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé l'année internationale de l'alphabétisation. Incontestablement, l'organisation onusienne chargée des sciences et de la culture (Unesco) joue un rôle prépondérant en matière d'alphabétisation. Elle veille résolument à ce que l'alphabétisation demeure une priorité dans les programmes nationaux, régionaux et internationaux. Cependant, l'objectif de l'alphabétisation pour tous –enfants, jeunes et adultes– n'a toujours pas été atteint, et reste, en dépit des efforts déployés çà et là, une cible mouvante. Pour d'aucuns, il y a bien des façons de fêter la Journée internationale de l'alphabétisation : faire la lecture à un enfant, aller à la bibliothèque, se délecter à lire un roman, visiter des sites d'informations sur la littérature… En Algérie, il y a quelque 6 millions d'analphabètes. C'est surtout en milieu rural que ce phénomène est le plus présent. L'Office national d'alphabétisation et l'association Iqraa, en dépit des efforts qu'ils déploient, ne peuvent tout faire à eux seuls. Couvrir convenablement les dechras qui se trouvent dans le fin fond de nos montagnes et autres endroits enclavés n'est guère une sinécure. Et comme c'est le cas dans ce genre de situation, les premières victimes sont les femmes et les filles auxquelles les «mâles» refusent qu'elles fassent de longs trajets loin de chez elles pour une leçon. Lors de l'une de ses récentes conférences de presse, le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid a estimé le coût de l'opération de lutte contre l'analphabétisme à 6 48 milliards de dinars, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre ce phénomène, que le gouvernement a adoptée, à condition que cela se fasse en deux phases dont la première est prévue entre 2012 et 2013. Il informera que le gouvernement a prévu de mettre définitivement fin à l'analphabétisme d'ici à 2016. Pour cela, il sera fait appel à des étudiants licenciés des universités et à des associations auxquelles une formation aura été donnée au préalable. D'ores et déjà, le moins que l'on puisse dire est que tout ce beau monde a du pain sur la planche. A signaler, pour terminer, que quatre projets d'alphabétisation innovants en Afghanistan, au Burkina Faso, en Inde et aux Philippines ont été récompensés de prix internationaux d'alphabétisation de l'Unesco cette année. B. L.