Chaque année à la même époque hivernale, des quartiers d'Alger vivent des moments chauds. Des citoyens sortent dans la rue pour exprimer leur colère contre les élus locaux à qui ils reprochent, entre autres, le défaut de prise en charge du réseau routier. Et si en été, le désagrément vient de la poussière, en hiver la situation se complique davantage avec l'état des routes devenant impraticables et donc source de problèmes. Ces dernières semaines, beaucoup de communes ont été le théâtre d'émeutes ayant nécessité l'intervention des forces de l'ordre et des heures de négociations. À Cherarba, dans la commune des Eucalyptus, les habitants ont bloqué durant toute la matinée la route principale et les ruelles de la cité des frères Kelouaz, plus connue sous le nom de Canada. Le motif est que les dernières pluies ont transformé les lieux en bourbiers où la circulation aussi bien piétonnière qu'automobile est devenue impossible. La solution apportée par la municipalité en mettant du tout-venant a révélé son inefficacité puisqu'au lieu de régler le problème, il n'a fait que l'aggraver. Autrement dit, le tout-venant emporté par les eaux de pluie s'est concentré au milieu de la route principale bouchant le passage aux transporteurs publics qui, du coup, avaient décidé de boycotter la cité. La mairie rend responsable de cette situation la Sonelgaz qui a effectué des travaux de pose de réseaux sans prendre le soin de la remise en état. À Benchoubane, dans la commune de Rouiba, les citoyens ont brûlé des pneus et dressé des barricades en pierres pour le même motif. Une pratique qu'ils comptent renouveler autant de fois que nécessaire jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Pire, ils menacent même de couper la majorité des routes principales menant vers les sièges de l'APC, de la daïra et, au besoin, les établissements sanitaires, et ce en réaction au silence des autorités locales à qui ils reprochent particulièrement leur politique discriminatoire en matière de réaménagements dans la mesure où certains quartiers de la localité sont très défavorisés par rapport à d'autres. À Bordj El-Kiffan, le même mouvement de protestation revendique la réfection des réseaux routiers des quartiers Si Smaïl, Kaïdi 1 et 2 et Ali Sadek. À noter que cette commune va lancer un grand projet de réfection du réseau assainissement, dont l'enveloppe qui lui est allouée s'élève à un montant de 70 milliards de centimes. A. F.