Les animateurs de l'association estudiantine Eco-Action de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, notamment des enseignants et des étudiants, ont organisé mercredi dernier, en collaboration avec les services de la Conservation forestière de la daïra d'Azazga, une sortie pédagogique dans la forêt de Yakourène (50 km au nord-est du chef-lieu de la wilaya). Plusieurs enseignants et une trentaine d'étudiants des départements de biologie et d'agronomie de l'université étaient de la partie dans cette tournée dont l'objectif est de sensibiliser le grand public sur les dangers liés à la consommation des champignons collectés dans les forêts en permettant par-là même aux étudiants d'effectuer une étude pédagogique sur le terrain avec leurs professeurs. A son arrivée à Yakourène, la délégation scientifique du complexe biomédical de l'université s'est rendue aussitôt dans le massif forestier de cette localité où elle a cueilli divers types de champignons qu'elle a séparés par espèces distinctives afin de permettre au public de mieux reconnaître ces végétaux en identifiant les comestibles des vénéneux, une occasion rare aussi pour les étudiants d'avoir des échantillons fraîchement cueillis pour les besoins de leurs études scientifiques et expérimentales. Pour rappel, les dernières pluies suivies de journées ensoleillées ont donné des poussées record de champignons dans la région. Parmi ces végétaux qui poussent sur le sol ou sur des troncs d'arbres morts où ils restent immobiles jusqu'à leur putréfaction, existe des milliers d'espèces dont beaucoup sont comestibles. Les plus appréciés sont notamment les cèpes, les bolets ou les girolles, trois types poussant particulièrement en quantité dans la forêt de Yakourène. Les espèces vénéneuses contenant des substances toxiques, mortelles à la consommation, et poussant également dans la région, sont notamment l'amanite phalloïde. Il existe en outre un autre type de champignon qui contient une substance dangereuse, mais qui disparaît à la cuisson, telles les morilles, qui demandent de ce fait à être bien cuites avant leur consommation. D'autres espèces sont comestibles, certes, mais tout de suite après la cueillette, sans quoi elles deviennent toxiques, c'est-à-dire quelques jours seulement après les avoir cueillies. En tout état de cause, cette journée a permis à l'association environnementale d'attirer l'attention du grand public sur deux phénomènes qui ont pris de l'ampleur ces dernières années, à savoir l'implantation de décharges anarchiques dans les parages et la domestication du singe magot. “Des automobilistes s'arrêtent quotidiennement sur les bordures de la route pour donner de la nourriture aux singes magots, aliments composés essentiellement de fruits et sucreries qui peuvent faire attraper aux primates diverses maladies, comme il a été démontré par des analyses effectuées dans des laboratoires qui ont découvert des diabètes et des caries dentaires chez ce mammifère”, déplorent des membres de l'association, dont le président, M. Souki, fera encore remarquer qu'en nourrissant de la sorte ces macaques, ceux-ci deviennent dépendants de l'homme et perdent ainsi leur caractère sauvage au point de ne plus pouvoir rechercher leur nourriture dans les bois, comme leur nature l'impose, d'où le risque, pour eux, de mourir de faim, particulièrement en période hivernale. Parlant toujours de l'environnement, le même orateur regrette l'implantation anarchique des décharges dans cette forêt où elles constituent un réel danger sur l'écosystème. Un avis que partagent tous les citoyens qu'on aborde, mais personne n'ose lever le petit doigt pour tirer la sonnette d'alarme, si ce n'est des membres actifs du mouvement associatif, à l'image d'Eco-Action qui ne cesse de multiplier ses activités dans ce sens pour inculquer une culture environnementale dans l'esprit du citoyen. H. A.