Deux des quatre terroristes abattus par les forces combinées avant-hier, lundi, vers 17h près du village El-Kahra, dans la commune de Fréha, à 30 km de Tizi Ouzou, ont été identifiés hier en fin de journée au CHU Nédir-Mohamed. Un des deux corps identifiés n'est autre que celui de Irzouni Mohammed, alias Mouloud El-Fermèche, originaire de Sidi Naâmane, qui a rejoint le maquis en 1994 et qui a été nommé entre 2005 et 2007 “émir” de la zone II pour le GSPC en Kabylie avant de s'occuper de la seule katibat Ennour activant dans les massifs de Draâ El-Mizan et Boghni. L'autre cadavre identifié est celui d'un certain Ouakeni Mouloud qui est lui aussi originaire de la localité de Sidi Nâamane, mais qui n'a pas de responsabilité particulière au sein de l'organisation de Droukdel. Quant aux deux autres corps, l'opération d'identification suit toujours son cours au CHU de Tizi Ouzou. Ces quatre terroristes étaient à bord d'une camionnette filée depuis Alger par les éléments des troupes spéciales de l'ANP jusqu'à El-Kahra, dans la wilaya de Tizi Ouzou, où les forces armées ont ouvert le feu sur le véhicule en question et éliminé les quatre terroristes sur lesquels deux armes de type Kalachnikov et PA ont été récupérées. Cette opération est intervenue au moment où les phalanges du GSPC, rebaptisées Al-Qaïda au Maghreb, souffrent terriblement de manque d'effectifs et de moyens logistiques qui les ont contraint d'ailleurs à se retrancher, ces trois derniers mois, dans les maquis sans même tenter d'opérer. Et même lorsqu'ils le font, tout comme lors du dernier faux barrage dressé il y a quelques jours sur la route de Draâ El-Mizan, plusieurs katibate s'unissent pour perpétrer une action de peu d'importance. Il s'agit là d'un constat qui peut s'avérer vrai lorsque l'on se met à compter toutes les pertes enregistrées par l'organisation de Droukdel ces deux dernières années. Pour rappel, si l'on ne compte que les terroristes occupant des responsabilités dans le GSPC on trouverait, dans le bilan de ceux éliminés, plus d'une dizaine d'“émirs” et de membres-clefs sur lesquels repose toute la nouvelle stratégie adoptée par Abdelmalek Droukdel, qui ont été abattus rien que dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis le début 2007. La série des éliminations des gros calibres du GSPC à Tizi Ouzou a débuté en septembre 2007 avec Ali Diss le conseiller militaire de cette organisation terroriste et de Hamid Ersas, lui aussi responsable militaire, dans un accrochage avec les forces de sécurité non loin de la commune d'Iboudrarène. Moins d'un mois après, soit en octobre de la même année, Hareg Zoheïr, alias Sofiane El-Fassila, le spécialiste des explosifs, et responsable de l'attentat piégé contre le Palais du gouvernement a été abattu sur la route de Boghni en compagnie de d'Abdelhamid Amir, alias Abou Tourab, “émir” de katibat El-Farouk ainsi que d'Oussama Abou Ishak, alias Rabah, connu pour être le spécialiste de la préparation des voitures piégées. Encore un mois après, précisément le 16 novembre 2007, c'était le numéro 2, et au même temps trésorier, du GSPC, Abdelhamid Saâdaoui, qui a été abattu par les forces de l'ANP à Oued Aïssi. Une quinzaine de jours à peine après l'élimination de Saâdaoui qui aura permis à l'époque de récupérer, selon des sources au fait du dossier, pas moins de 20 milliards de centimes, le concepteur, producteur et fournisseur d'images vidéo et photos à la chaîne Al-Jazeera, Abou Abderrahmane, s'est rendu aux forces de sécurité à Alger. Les dernières prises considérées comme importantes sont l'élimination de Moussa Kerrar, dans un bâtiment à la Nouvelle-Ville le 20 mai de l'année en cours puis de 12 autres terroristes à Béni Douala en juillet. Durant toute cette période, l'organisation de Droukdel a connu une véritable saignée dans ses rangs. Plus d'une vingtaine de redditions ont été enregistrées en moins d'une année. Des sources sécuritaires, qui confirment cette faiblesse, soutiennent que les groupes écumant la Kabylie essayent plutôt de reconstituer leurs réseaux d'informations, qui ont été profondément affectés avec le démantèlement de plusieurs cellules de soutien, et aussi de renflouer leur caisse à travers les kidnappings qui se sont d'ailleurs multipliés durant ces trois derniers mois. Samir LESLOUS