Une exposition de 21 panneaux illustrant 21 articles de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées se tient, aujourd'hui, au niveau de l'établissement Arts et Culture, Théâtre de verdure, Alger. Cette manifestation est organisée par la Fédération des associations des handicapés moteur, à l'occasion de leur Journée mondiale. À ce sujet, la présidente de la fédération, Mme Mammeri, a déclaré qu'“une convention internationale a été signée par l'Algérie en mars 2007. Ce document est le septième instrument des droits de l'Homme ; il a été élaboré pour protéger cette tranche de la population”. Aux yeux de notre interlocutrice, cette convention est là pour dire que les problèmes des handicapés est une question de droit de l'Homme et non un simple problème de discrimination sociale. Mme Mammeri se dit indignée de la situation de cette population en Algérie et de sa mise en marge de la société. Elle ajoute aussi qu'il y a un manque de realpolitik concernant ces personnes. “Dans notre pays, il y a des handicapés qu'on ne voix pas. Ces personnes qui ont des besoins spécifiques sont délaissés. Ils n'ont aucune vie professionnelle où sociale, et cela est dû au manque d'infrastructures et de moyens adéquats”, dira-t-elle. Concernant les enfants handicapés et la problématique de leur scolarisation à laquelle ils font face dans les établissements non spécialisés, notre interlocutrice dira : “Le problème est toujours le même, c'est l'absence d'infrastructures et de moyens. La tutelle doit former les enseignants pour une meilleure prise en charge. Pour ma part, je ne pénalise pas les instituteurs ; eux aussi ont besoin d'être soutenus pour pouvoir intégrer ces enfants.” Pour mieux illustrer le manque de volonté des responsables, elle racontera qu'une association des parents d'élèves a demandé au ministre de l'Education nationale de créer des classes spéciales pour enfants dyslexiques et que ce dernier aura donné son approbation, mais à la seul condition que les enseignants qui s'en chargent soient payés par les parents. Pour ce qui est de la prime que reçoivent ces personnes, Mme Mammeri a répondu : “4 000 DA, que voulez-vous qu'ils fassent avec ? C'est insuffisant. Il y a des personnes qui ont des handicaps lourds auxquels la Caisse sociale donne une aide de 1 500 DA et quand le ministère de Solidarité a su qu'il touchaient cette aide, il a supprimé la prime qu'il leur versait. Au même moment où les enfants de moudjahidine, qui sont aussi handicapés, perçoivent une prime de 15 000 DA versée par le ministère des Moudjahidine.” À la question relative à la loi qui impose aux sociétés privées où étatiques pour que 1% de leur personnel fasse partie de cette population, notre interlocutrice a rétorqué : “Cette loi n'est toujours pas appliquée et elle est mal expliqué.” Quant aux raisons qui font que l'application de cette loi traîne, notre interlocutrice ajoute : “Il n'y a toujours pas de décret d'application et c'est signe de mauvaise foi. Nos responsables font de la politique tape-à-œil, ils ne s'attaquent jamais au fond des problèmes.” La présidente de l'association réitère son souhait que l'Algérie soit le premier pays arabe qui ratifie cette convention et qu'elle donne l'exemple. DJAZIA SAFTA