Les Oranais sont hantés par la nostalgie de la prospérité de leur ville qui est à une heure d'Alicante. Ses deux ports, ses routes, ses universités, son aéroport et son futur pôle logistique en font une ville à prépondérance économique de choix. De nombreux chefs d'entreprises et des hommes d'affaires ont convenu sur la nécessité de procéder à l'équipement des entreprises qui investissent dans le secteur de l'agroalimentaire. Le but, selon un responsable local, est de faire aboutir la politique économique algérienne en matière d'attractivité. “Il faut rendre attractives les petites et moyennes entreprises tout en dynamisant les conditions nécessaires pour qu'elles deviennent un pôle compétitif”, affirme notre interlocuteur. Une récente communication donnée par les responsables de la direction de la PME et de l'Artisanat a été révélatrice. “L'adoption d'une politique affermie qui viserait à faire sortir la PME de son anonymat vers divers horizons est vivement souhaitée si nous devons un jour aller vers la mondialisation”, nous indique encore notre interlocuteur. Cette perspective se mesure par les niveaux atteints en matière d'exportations, a-t-il révélé. Des chefs d'entreprise ne cachent pas leur amertume. “Nous payons à présent la rançon de nos tergiversations”. Une déclaration qui met devant le fait accompli les responsables des PME, les exhortant à s'engager pleinement dans l'investissement de l'agro-alimentaire. Ce n'est pas tout, plusieurs contraintes, nous fait-on savoir par ailleurs, empêchent l'émergence du secteur en dépit de la mise en place de mesures accompagnant le développement de la petite et moyenne entreprise. “Nous avons réussi à mettre en place des structures d'accompagnement dans un environnement très difficile”, a récemment dévoilé le premier responsable de la PME et de l'Artisanat d'Oran. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Plus de 200 universitaires prennent en main le volet recherche et études, 100 laboratoires sont fonctionnels et l'institut des biotechniques doit s'y mettre, a-t-il recommandé. Le directeur de wilaya de la PME et de l'Artisanat mettra en relief le problème des statistiques et la fiabilité des données qui continuent de constituer un handicap de taille. Ainsi, il aura fallu deux ans de travail sans relâche pour identifier 700 entreprises au niveau de la wilaya d'Oran. Sur un autre plan, la politique avalisée par le département de la PME a connu une croissance considérable ces dernières années. Au total, 300.000 entreprises sont recensées, dont 18.000 PME sont implantées à Oran. “Le nombre est dérisoire par rapport à l'importance de la wilaya d'Oran qui offre un cadre propice pour l'éclosion de la petite et moyenne entreprise”, estime-t-on. Par sa situation géostratégique et historique, Oran se sent très proche de l'Europe et, de cette proximité, elle entend tirer un privilège économique. D'ailleurs, les Oranais sont hantés par la nostalgie de la prospérité de leur ville qui est à une heure d'Alicante. Ses deux ports, ses zones d'activité au nombre important, l'état de ses routes, ses universités, son aéroport et son futur pôle logistique en font une ville à prépondérance économique de choix. La petite et moyenne entreprise est privatisée à un taux de 99%. Le secteur du commerce se taille la part du lion avec, au moins, 3673 PME créées représentant un taux de 20 %. Il est suivi par le secteur du bâtiment et les travaux publics avec un nombre 2754 PME (15%). Les services occupent la troisième place avec 2663 entreprises soit un taux de 15.15%. L'investissement dans le domaine de l'agroalimentaire enregistre un faible taux de l'ordre 8.25%. Concernant ce secteur vital, il est particulièrement caractérisé par la faiblesse des aides à l'exportation, la concurrence rude et déloyale, le manque de personnel qualifié, les relations parfois difficiles avec les services douaniers, les lourdeurs bureaucratiques et administratives, la “nonchalance” des services bancaires ainsi que la lourde fiscalité imposée par une vision étriquée des choses. K. REGUIEG-YSSAAD