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La souffrance des montagnards s'accentue
Vague de froid en Kabylie
Publié dans Liberté le 23 - 12 - 2008

Depuis plusieurs semaines, les populations des villages de Kabylie grelottent. Pluie, neige et froid, c'est là le lot quotidien des montagnards qui appréhendent un hiver des plus rudes.
Des chutes de température jamais égalées en cette période de l'année sont enregistrées. Des chutes de neige et de pluie verglaçantes se succèdent, poussant les gens à se cloîtrer chez eux dès la tombée de la nuit. La situation des habitants des villages nichés sur les sommets des montagnes est plus accentuée. Les routes déjà délabrées sont davantage détériorées par les eaux qui ont quitté les voies de ruissellement en l'absence d'entretien.
Bouzeguène, Aït Zikki, Illoula, Idjeur,
un no man's land
Dans les villages de la daïra de Bouzeguène, les habitants commencent réellement à sentir les retombées de la disparition progressive des retraités de la première génération ; ceux qui ont assuré une subsistance faste ainsi que le renouvellement de l'habitat ancien. Il est difficile de se retrouver dans le dénuement après une période favorable.
“Hier, nos grands-parents nous ont porté assistance avec l'argent des retraites. Aujourd'hui, ils ne sont plus là”, fulmine un jeune chômeur qui vend de la chique en sachet.
“Nous n'avons plus rien. Le froid est insupportable. Les pénuries de gaz accentuent notre souffrance. Le chauffage à l'électricité est trop cher. Le bois l'est encore plus. Huit mille dinars la benne, ce n'est pas donné à tout le monde, car il faut encore payer deux mille dinars pour la tronçonneuse pour couper les troncs d'arbre”, ajoute-t-il.
Le bois demeure le moyen le plus efficace pour le chauffage. Mais il ne reste pas sans danger puisque depuis 2004, au moins cinq personnes ont été intoxiquées par le monoxyde de carbone dans différents villages de la daïra. À Bouzeguène, les fortes chutes de neige de l'hiver de 2005 sont encore dans les mémoires des habitants qui sont restés bloqués pendant une semaine. Les opérations de déneigement menées par les APC de la daïra et les citoyens se sont révélées inefficaces. Il a fallu faire appel aux engins de l'ANP qui ont réussi alors à dégager les voies et désenclaver le chef-lieu de la commune d'Aït Zikki, coupée du reste du monde. En dépit de l'ouverture de la route, les véhicules ne pouvaient pas circuler. Les habitants d'Aït Zikki pouvaient toutefois rallier Bouzeguène à pied, en deux heures. Quinze kilomètres séparent les deux communes. L'APC d'Aït Zikki a, pendant longtemps, sollicité l'acquisition d'un chasse-neige. Elle a obtenu un camion-neige fabriqué dans les ateliers de la Sonacome. Avec les pentes raides qui descendent d'Aït Zikki, le camion, avec la traction arrière, ne pourra jamais dégager les routes sans chaîne aux pneus. Et s'il descend, il ne pourra jamais remonter.
Salles de classe ou igloos ?
Le chauffage dans les établissements scolaires est inefficace, voire aléatoire. Et pour contredire le ministre de l'Education M. Benbouzid, ce ne sont pas seulement les écoles primaires qui souffrent du manque de chauffage, les CEM et les lycées situés en zones rurales sont encore moins lotis. Les classes sont très mal chauffées, car elles ne sont équipées que de deux radiateurs seulement, et les élèves grelottent, écrivent très difficilement et sont déconcentrés. Durant l'interclasse, ils se disputent les places pour se réchauffer les doigts entre les éléments du radiateur. “Les anciens poêles à mazout fabriqués par les forgerons d'Ihitoussène sont plus efficaces que ces radiateurs du chauffage central”, nous disent les professeurs. Les élèves, qui viennent à pied des lointains villages de la commune, arrivent en classes tout mouillés, leurs vêtements gorgés d'eau, et même leurs effets scolaires sont souvent touchés. Dans ces conditions climatiques, la majorité des établissements scolaires est dans l'obligation de renvoyer les quelques élèves qui arrivent et qui grelottent devant le portail. Et même si un chef d'établissement tente de retenir ces élèves, ces derniers manifestent leur impossibilité de travailler dans le gel des classes qui, faut-il le souligner, ressemblent beaucoup plus à des igloos. Dans la daïra de Bouzeguène avec ses trois autres communes (Illoula Oumalou, Idjeur et Aït Zikki), toutes situées en altitude, on enregistre chaque hiver une moyenne de quinze jours de fermeture d'établissements scolaires pour cause d'intempéries. Concernant les écoles primaires, des voix s'élèvent pour demander à ce que ces établissements soient soustraits à la tutelle communale pour les confier directement à la direction de l'éducation, à l'instar des établissements du moyen et du secondaire. Les APC sont submergées de tâches qui les rendent inaptes à se préoccuper du fonctionnement et de l'entretien des appareils de chauffage. L'arrivée du gaz naturel prévu pour 2009 devrait alléger les difficultés des APC. Mais le lancement des travaux de raccordement au gaz de ville, prévu pour juin dernier, est encore retardé sans aucune explication.
Les routes inondées
Ce qui caractérise la daïra de Bouzeguène, c'est le manque d'entretien des voies de communication. Jadis confiées aux services des travaux publics, communément appelés “Ponts et chaussées”, ces derniers ont brillé par leur absence depuis plusieurs années. Résultat : toutes les voies de ruissellement des eaux sont bouchées et les eaux qui coulent à même la route accélèrent, par-delà, la dégradation rapide du bitume. Le CW251 est dans un état de piste alors que les chemins communaux appellent à un véritable plan Orsec. Pour se prémunir des inondations, les habitants n'ont d'autre solution que de détourner les crues vers les voisins d'en bas. Les eaux accumulées débouchent sur les voies communales et, parfois, inondent une maison dont les propriétaires doivent se débrouiller seuls. Personne ne se préoccupe de la souffrance de l'autre. Un ouvrage situé à Ihitoussène est sur le point de s'effondrer. Un autre, à quelque deux cents mètres du CEM Hamadi, sur le CW251, est bouché après l'affaissement de la moitié des buses. La réfection des deux ponts est plus qu'impérative. Il faut signaler également la dégradation de la route au niveau du lieudit Chréa. Des glissements de terrain bouchent les caniveaux pendant que les eaux pluviales coulent à même le bitume, endommageant ainsi gravement le revêtement qui, faut-il le rappeler, a coûté plus de vingt milliards de centimes au budget de l'Etat. La Kabylie attend son “plan Marshall” pour sortir de la misère. Si des sommes gigantesques sont dégagées dans le cadre du programme du président de la République, il reste que sur le terrain, le minimum souhaité par le citoyen est inexistant. Peut-être que le bout du tunnel n'est pas pour demain, mais il n'est pas interdit de rêver un peu.
C. NATH OUKACI


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