Les responsables locaux de l'Algérienne des eaux rassurent en promettant la régularisation de la situation incessamment. Pratiquement tous les quartiers de la ville ont été affectés. Depuis plus d'une semaine, l'alimentation en eau potable de la population mostaganémoise est perturbée, au point de susciter le mécontentement. Les couples et les familles peu nombreuses avaient l'alternative unique de l'achat de l'eau minérale du commerce, quand les moyens financiers le permettent évidemment. Mais dès qu'on est en charge d'une famille nombreuse, ou qu'on loge au-delà du cinquième étage d'un immeuble, même cette solution de fortune se complique. Alors que les parents nourrissent expectative, interrogations multiples et grogne, ce sont les enfants qui vivent le calvaire de la corvée quotidienne, à rechercher le moindre point d'eau et trimbaler des jerricans, parfois plus pesants que leurs porteurs. “Ce n'est pas l'eau qui manque !”, expliquent les responsables locaux de l'Algérienne des eaux. Bien au contraire, à la faveur des fortes précipitations récemment enregistrées, le barrage du Gargar, principale source d'approvisionnement de la ville de Mostaganem, a fait le plein, à hauteur de 45 millions de mètres cubes d'eau emmagasinés. Seulement, c'est une eau particulièrement trouble, qui requiert un certain temps pour la décantation de la boue et des impuretés qu'elle contient en suspension. On se rappelle, au début du mois de novembre passé, la population mostaganémoise a également manifesté de vives appréhensions quant à la qualité de l'eau potable qui coulait dans les robinets et qui avait pris une couleur jaunâtre assortie d'un incommodant arrière-goût de vase. Une altération qualitative provenant du même barrage du Gargar implanté dans la wilaya de Relizane, qui subsistait malgré le traitement approprié et routinier au niveau de la station du Cheliff. Une situation qui n'a pas tardé à susciter une pointe d'inquiétude chez nombre d'abonnés de l'Algérienne des eaux. “Elle est polluée et impropre à la consommation !” prétendaient certains qui affirmaient avoir été contraints à l'achat de l'eau minérale pour les besoins de consommation courante. L'appréhension et la réticence engendrées avaient fini par gagner non seulement les foyers, mais surtout par éveiller le doute chez les responsables ayant à charge des collectivités, à l'instar des établissements scolaires, de l'université ou des centres de détention. Un sentiment d'appréhension somme toute légitime et compréhensif, mais qui n'inspire pas grande inquiétude au sein du service concerné par la desserte des agglomérations en eau potable. “L'eau fournie est potable et répond aux normes requises en matière de potabilité !”, assurait-on avant de révéler l'origine de cette altération de la couleur et du goût. Ainsi, à hauteur de moins de 3 millions de mètres cubes d'eau emmagasinés en ce temps-là, ledit réservoir venait d'enregistrer son plus bas niveau de remplissage depuis sa mise en eau. Un seuil critique qui se traduisit par une plus forte concentration en vase et autres sédiments en décantation au fond de l'ouvrage hydraulique. À ce niveau, et faute d'infrastructures d'alimentation alternative, seule la ville de Mostaganem avait continué à pomper une eau de plus en plus rare et de plus en plus boueuse, mais dont on ne pouvait point se passer. Cette fois-ci, on a cru mieux faire de couper court aux appréhensions, en suspendant l'alimentation jusqu'à la clarification de cette eau. Une suspension qui semble avoir trop duré. M. O. T.