Qui de nous n'a pas fait une infraction au code de la route au moins une fois ? La “folie du volant” touche quasiment tous les pays du monde, c'est devenu la maladie du siècle. Ses symptômes sont connus : perte de contrôle de soi-même, prise de risques inutiles, intolérance sociale, hypertension, les nerfs à fleur de peau et infraction au code de la route. Si cette maladie n'est pas prise en charge dès les débuts, elle devient mortelle. Le pronostic est lourd. Selon le Centre national de sécurité et de prévention routière, plus de 4 000 personnes meurent chaque année sur les routes de notre pays. La même source précise que 2 746 ont trouvé la mort et 40 871 ont été blessées dont 25 856 durant la période allant de janvier à août 2008. Sur l'ensemble des accidents de circulation, 60% se sont produits dans les zones rurales avec 14 928 accidents, contre 10 929 en zones urbaines. Durant la période précitée, la wilaya d'Oran a enregistré le plus grand nombre d'accidents, suivie de Tipasa, Batna, Sétif, Alger, Tlemcen. Avec ces chiffres, les routes tuent autant que le terrorisme. L'Algérie est classée parmi les quatre premiers pays en nombre d'accidents, derrière les Etats-Unis ou l'Italie, alors que le parc automobile est nettement plus inférieur à la moyenne de ces pays. Les raisons principales de cette hécatombe sont, certes, à chercher dans l'état du parc automobile national ou du réseau routier, mais c'est surtout la banalisation d'une “conduite suicidaire”, faisant fi du code de la route, qui est surtout en cause. L'élément humain demeure, en effet, le principal agent des accidents de la route pour des raisons qui restent liées aux conditions sociales des citoyens, au stress, à la fatigue, mais aussi à la conduite en état d'ivresse. Selon les statistiques du Centre national de sécurité et de prévention routière, la plupart des accidents de la circulation sont dus à l'excès de vitesse, au non-respect de la signalisation et des manœuvres dangereuses. Le doigt est pointé, également, sur les auto-écoles et les examinateurs dont les cours d'apprentissage sont mis en doute. Les accidents de la route engendrent des pertes estimées annuellement à plus de 100 milliards de dinars en matière de dégâts matériels et de frais d'assurances. Environ 4 000 victimes rejoignent les rangs des handicapés enregistrés par année. Le durcissement des mesures disciplinaires et les sanctions n'ont jamais été la solution idéale tant qu'il y aura quelqu'un pour récupérer le permis. Qu'est-ce qu'il y a lieu de faire devant un tel constat ? Pour les observateurs, la prévention ne peut à elle seule mettre fin à l'hécatombe routière en Algérie. Les corps de sécurité ont proposé d'aller vers l'élaboration d'un seul code “répressif” qui sera l'unipque référence. En attendant de trouver les solutions à ce phénomène, le constat est là : les routes continuent de faucher des vies humaines à une cadence infernale. N. A.