La propagation de cette maladie mortelle est fulgurante et aucun signe de ralentissement n'a été constaté selon les experts de l'OMS. «Aucun cas avéré du virus de la grippe porcine (H1N1) n'a été détecté en Algérie où toutes les mesures préventives sont prises pour contrer un éventuel risque.» C'est en substance ce qu'a déclaré M.Achour Amrane, médecin spécialiste des maladies infectieuses et expert au niveau du ministère de la Santé. Concrètement, une cellule a été mise en place pour suivre l'évolution de la situation. Elle est composée des représentants des quatre ministères: la Santé, la Défense nationale, l'Intérieur et les Collectivités locales ainsi que les Transports. La mission principale de cette cellule est la mise en place d'un plan d'action commun: «Le risque zéro n'existe pas. Même si l'Algérie est à l'heure actuelle épargnée, nous devons prendre toutes les précautions nécessaires.» «Maintenant que le risque est relevé au niveau quatre, c'est-à-dire que le virus est transmis d'homme à homme, nous devons être extrêmement vigilants», soutient l'expert du ministère de la Santé. Des instructions ont été transmises aux aéroports pour renforcer les contrôles à l'approche de la saison estivale. M.Achour assure que le traitement contre le virus est disponible. Le virus, qui touche essentiellement «de jeunes adultes en bonne santé», selon les autorités mondiales de la santé, se transmet par voie respiratoire, d'homme à homme. Les symptômes (fièvre, maux de tête, courbatures) sont similaires à ceux de la grippe saisonnière qui tue chaque année dans le monde entre 250.000 et 500.000 personnes. La crainte d'une propagation du virus a conduit de nombreux pays à mettre en place des contrôles aux aéroports et aux frontières, dont des scanners thermiques jugés toutefois inefficaces par l'OMS. Les plus hauts responsables de la santé dans le monde s'échinent à mettre au point un vaccin contre le virus meurtrier de la grippe porcine, mais il s'avère qu'il ne serait pas disponible avant septembre. «Si tout se déroule bien, il pourrait être disponible dès septembre», a déclaré Anne Schuchat, responsable adjointe pour la science et la santé publique aux Centres américains de contrôle et de prévention des maladies. En attendant, la panique a gagné la planète et la propagation de cette maladie est foudroyante. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé dans l'après-midi d'hier, 114 cas de grippe porcine dans le monde, dont un mortel sur 64 aux Etats-Unis, et 7 mortels sur 26 au Mexique. Partie du Mexique où elle pourrait avoir fait 159 morts, l'épidémie a fait une première victime aux Etats-Unis et de nouveaux cas confirmés en Europe. La diffusion du virus n'a montré «aucun signe de ralentissement», a estimé l'Organi-sation mondiale de la santé (OMS) qui devait décider mercredi soir d'un éventuel relèvement de son niveau d'alerte. Un Mexicain de 23 ans est décédé du virus mutant A/H1N1 au Texas (sud des Etats-Unis), où il était venu se faire soigner. C'est la première mort confirmée aux Etats-Unis, selon les Centres de maladie et de prévention américains (CDC). Au Mexique, 23 nouveaux cas de malades ont été détectés encore hier, ce qui porte le bilan à 49. L'Autriche est devenue hier, le dixième pays touché par l'épidémie avec une femme malade de retour du Guatemala après une escale à Mexico. L'Allemagne, elle, a confirmé trois cas de grippe porcine. La Grande-Bretagne a annoncé trois nouveaux cas de malades, soit un total de cinq, et l'Espagne compte désormais dix cas avérés, dont un détecté à partir un malade n'ayant pas voyagé au Mexique. De même que deux cas «fortement suspectés» ont été signalés en France. Avec le Mexique, les autres pays les plus touchés sont les Etats-Unis avec 91 cas avérés, selon les autorités locales, le Canada (13) et la Nouvelle-Zélande avec 3 cas confirmés sur 14 cas très probables. L'épidémie a touché en outre Israël (2 cas confirmés) et le Costa Rica (2 avérés). Sur le continent africain jusqu'ici épargné, deux cas suspects sont en examen en Afrique du Sud. En revanche, l'OMS ne recommande pas jusqu'à présent de restreindre les déplacements. Toutefois, il est envisagé par l'Union européenne de suspendre les vols vers le Mexique. Cette proposition sera discutée aujourd'hui, à Bruxelles, après une réunion hier, des ministres des Transports de l'UE en République Tchèque.