Trahison, survie et élimination… sont des notions qui ne vous sont pas étrangères. Mais pour les rapaces de la télévision, la jungle dans laquelle on vit gagnerait à être plus exotique. “Koh-Lanta” revient avec une saison spéciale : “Koh-Lanta, le retour des héros”. Les anciens candidats des huit saisons précédentes en redemandent : faim, froid, misère, insectes, animaux sauvages… et ils seront servis ! Au grand bonheur du télé-mateur, la production a mis cette fois les bouchées doubles pour ces durs à cuire : durant 13 primes, les hostilités auront lieu en… Amazonie. La lumière des projecteurs offre un bronzage particulier, c'est sans doute pour ça ou par masochisme que les rescapés des éditions antérieures ont pris l'avion direction la jungle amazonienne avec, dans le sac, leur plus beau maillot de bain. 14 candidats (ex-finalistes et anciens gagnants) retentent l'aventure Koh-Lanta qui, habituellement, se déroule sur une île déserte. C'est en 1992 que le concept de Koh-Lanta a été créé, l'émission est tournée pour la première fois pour une télévision suédoise en 1997 avec “Expédition Robinson”, l'idée cartonne aux Etats-Unis sous le nom de “Survivor”. Qu'est-ce qui pousse le téléspectateur à suivre les déboires de ces pseudo Robinsons ? Le mythe de l'île déserte Une île entourée de larges plages, un sable blanc fin et lumineux, une eau couleur bleu azur… C'est dans ce climat marin, riche en iode, sous l'éternel soleil de ses différentes destinations que “L'île de Lanta” accueille ses candidats pour vivre une aventure hors du commun. Le besoin d'évasion qu'a tout téléspectateur coincé l'été devant son écran est exorcisé… par procuration. C'est aussi ça la magie de la télé. Pathétique ! Survivre coûte que coûte Lorsqu'un un citadin débarque sur une île déserte “comme un cheveu dans la soupe”, les situations comiques promettent d'être nombreuses. En effet, chaque candidat possède un sac contenant quelques effets personnels limités, un peu de riz, aucun produit d'hygiène n'est autorisé, pour survivre, il lui fraudera construire un abri, faire du feu, chercher à boire et de quoi se nourrir, échapper aux piqûres d'insectes mais surtout aux griffes de ses coéquipiers, l'empathie est garantie, l'audimat aussi. Elimination et voyeurisme Cette nature idyllique n'est qu'une toile de fond, derrière l'aventure humaine, la télé réalité dicte ses lois. Loin du confort de la civilisation, le candidat est réduit à ses plus bats instincts, et histoire de filer un coup de pouce à la sélection naturelle, les survivors sont prêt à tout : manigance, connivence, trahison… tout cela sous le regard amusé du téléspectateur conscient de l'enjeu : 100 000 euros pour le vainqueur, de quoi peaufiner son bronzage dans le luxe. Pour ce faire, les aspirants sont répartis en deux tribus ; les jeunes et les rouges, deux épreuves différentes (sportives pour la plupart) ponctuent leur séjours chaque trois jours : L'épreuve de confort permet d'améliorer le quotidien de l'équipe qui gagne (une poule, un bain, une conversation avec un proche). L'épreuve d'immunité permet de préserver l'équipe gagnante d'une élimination lors du conseil. Chaque membre de la tribu perdante votera en suite (à bulletin secret) pour éliminer l'un des leurs. Le malheur des uns fait le bonheur du show. Depuis 2001, “Koh-Lanta” diffusée sur TF1, présenté par Hubert Auriol puis Denis Brogniart, a squatté chaque été plusieurs îles, donc différentes destinations : Thaïlande, Costa Rica, Panama, Nouvelle-Calédonie, Philippines, etc. À partir de ce soir, “Koh-Lanta” change la donne avec “Koh-Lanta, le retour des héros”, c'est sous forme de “Survivor : All-Stars” (calqué de “Survivor” aux USA). Cette saison spéciale a été tournée en automne dans la jungle amazonienne, près de Manaus, et regroupe 14 candidats d'anciennes saisons de “Koh-Lanta”. Ce ne sont pas des novices, survivre, ils connaissent. Certains d'entre eux ont même gagné leurs aventures respectives, mais là, il s'agit d'un tout autre niveau. De Robinson, on passe à Tarzan : Fini les plages de sable fin et les fruits juteux des contrées asiatiques. Ici, ils sont dans la cour des grands, entourés d'animaux sauvages, dans un milieu humide et mystérieux qui n'accorde aucun répit. Soumis aux pires conditions physiques et face à de dangereux adversaires, les héros devront se surpasser pour nous divertir… leur devise : “Je suis venu, j'ai vu, j'ai convaincu… ”. Ziad Achour
