Le transfert du service de pédiatrie de l'unité mère-enfant du CHU Saâdna Abdennour de Sétif vers le nouvel hôpital d'El Bez n'a pas été du goût du staff médical et paramédical. En effet, le personnel travaillant sous la direction du professeur B. Bioud a, du moins, été choqué par la décision de la direction de la santé et de la population de la wilaya. “Nous avons milité pendant plusieurs années pour avoir un service où on peut travailler dans des conditions décentes, le jour venu, après la transformation de l'hôpital de gériatrie en un hôpital mère - enfant, nous avons constaté que le pavillon qui a été consacré à la pédiatrie ressemble à un trou à rats. Les chambres sont très exiguës et ne peuvent en aucun cas abriter 2 enfants patients et leurs mamans comme garde- malades”, nous a déclaré une pédiatre qui a préféré garder l'anonymat. Par ailleurs, le professeur Bioud, médecin-chef du service de pédiatrie de Sétif, qui n'a pas écarté de donner sa démission, dira : “La décision a été prise sans nous consulter, pour preuve, nous avons eu des chambres dont la superficie ne dépasse pas les 8 mètres carrés, comment voulez-vous qu'un enfant, qui reste hospitalisé au niveau d'une chambre de 8 m2 pendant au moins trois semaines, guérisse ?”. Et il renchérit : “Ils n'ont prévu ni aires de jeu, ni espaces verts devant ce pavillon au point où tout le monde dit que là où nous sommes c'est mieux. Ce projet c'est la montagne qui a accouché d'une souris”. Pour voir de visu l'ampleur du problème, le professeur, accompagné de son staff, se sont rendus au début de la semaine en cours sur chantier. Ils étaient, nous dit-on, choqués. “Cette structure n'est pas fonctionnelle, nous avons essayé de discuter pour trouver comment l'exploiter mais nos tentatives sont restées vaines. Nous estimons que la partie qui a pris l'initiative de transformer la gériatrie en un hôpital mère- enfant avait tort”, dira notre interlocuteur. Un autre médecin enfonce le bouchon davantage. “Ils sont en train de répéter le scénario du service des urgences médicales et chirurgicales du CHU de Sétif”, explique-t-on. Rappelons que la construction du nouveau pavillon des urgences médicochirurgicales de Sétif a été vivement critiquée par les médecins. La direction a fait la sourde oreille et le ministre Amar Tou a inauguré la structure. Cependant, après deux ans, les responsables se sont rendu compte que les médecins avaient raison et ils ont entamé, depuis quelques semaines, des travaux de réhabilitation qui ont coûté plus de 1 milliard à la caisse. “Nous ne voulons pas connaître le même scénario, qu'ils nous consultent, pour trouver des solutions, avant que cela ne soit trop tard”, dira un médecin. F. Senoussaoui