A Constantine, la grève des travailleurs de la santé, affiliés au Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), entamée dimanche dernier, est montée d'un cran hier lors de la seconde journée, qui a été marquée par un taux de participation de 95% au CHU de la ville, selon les chiffres avancés par le bureau du SAP qui a organisé dans la matinée une marche à laquelle ont pris part plus de 450 paramédicaux. Les animateurs du mouvement affirment que l'hôpital de Zighoud Youcef, la clinique rénale de la cité Daksi et celle de cardiologie de la cité Erriadh ont été complètement paralysés. Pour sa part, le directeur du CHU, Salim Zermane, qui considère cette grève comme un mouvement illégal, vu que les démarches imposées par la loi n'ont pas été respectées, rejette la version des syndicalistes du SAP et affirme que tous les services de son établissement ont assuré leurs prestations d'une manière ordinaire. Il a précisé, en outre, que seuls 15% des paramédicaux, toutes catégories confondues, sur un personnel de 1569 travailleurs de cette corporation, exerçant au niveau du CHU, ont pris part effectivement à cette grève, soit 235 travailleurs. De son côté, le SAP parle de pressions de la part des surveillants médicaux des services de gynécologie, de gastro-entérologie et de dermatologie alors que des intimidations ont été exercées par l'administration à l'encontre des grévistes, en menaçant d'effectuer des ponctions sur les salaires. A Sétif, le personnel paramédical du CHU de la ville a répondu favorablement à l'appel à la grève. Le taux d'adhésion, pour les deux premières journées (17 et 18 février), s'élève à 98%. La totalité des paramédicaux de l'hôpital Saâdna Abdenour, des cliniques mère-enfant, d'ophtalmologie et d'ORL ont participé à cette action de protestation. Les programmes opératoires n'y échappent pas non plus, assurant le minimum au niveau de tous les services, particulièrement celui des urgences, par un personnel qui arbore le brassard avec l'inscription « En grève ». Ainsi, le malade n'est pas pénalisé. Par ailleurs, des gestes de soutien et de sympathie émanent de toutes les autres catégories des professionnels de la santé, à l'exemple d'un communiqué de la section syndicale du secteur de Sétif d'obédience UGTA. La position de la tutelle met de l'huile sur le feu, et les syndicalistes dénoncent la position de cette dernière qui, malgré toutes les promesses faites aux paramédicaux depuis 2006, continue de faire la sourde oreille à toutes leurs revendications. Il convient de signaler qu'un infirmier s'occupe de 40 malades, alors que 5000 postes budgétaires ont été annoncés en 2006, pourtant aucun recrutement n'a été effectué à ce jour. A Mila, la grève des paramédicaux est montée d'un cran, en ce deuxième jour, a-t-on constaté au niveau des unités hospitalières du secteur sanitaire de Chelghoum Laïd. Le personnel paramédical des deux hôpitaux 120 lits de Chelghoum Laïd et de Oued Athmania, des urgences médicales et de la maternité a répondu positivement au mot d'ordre de grève. Le taux d'adhésion a été situé entre 60 et 95%, le service minimum ayant été assuré. En revanche, « les secteurs sanitaires de Ferdjioua et Mila n'auraient enregistré aucune perturbation », selon les affirmations de la directrice de wilaya de la santé. Une opinion non partagée par la coordination de wilaya du SAP qui, par la voix de son secrétaire général, Rachid Siari, considère que « les travailleurs des deux pôles sanitaires affiliés au SAP ont suivi le mouvement de protestation dans une proportion qui oscille entre 30 et 40% ». A Jijel, la deuxième journée de la grève des paramédicaux, au niveau des trois secteurs sanitaires de la wilaya, a été aussi bien suivie, selon les estimations des syndicalistes du SAP. Pour le secteur sanitaire de cette ville, un animateur du SAP nous dira que le taux de suivi avoisine les 80%. Il ajoutera qu'au niveau de l'Eph de Jijel, le personnel du service de traumatologie et du bloc opératoire travaille normalement. A Taher, la situation, dont il nous a été fait part, parle d'un taux de suivi qui dépasse les 80%, alors que pour El Milia, les estimations disponibles pour le seul établissement hospitalier donnent une cinquantaine de grévistes pour un total de 64 paramédicaux, soit une adhésion de 78,12%. Nous avons appris, par ailleurs, qu'au niveau d'El Milia, le personnel du service pédiatrie n'a pas adhéré au débrayage. Pour sa part, le directeur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière a avancé un taux de suivi de la grève pour l'ensemble de la wilaya de 39%. A Annaba, sur les 2704 paramédicaux que dénombre le secteur de la santé dans la wilaya de Annaba, 174 ont répondu à l'appel du SAP. Ils sont axés principalement sur le secteur sanitaire de Annaba et celui de la commune de Chetaïbi. Ce qui n'est pas le cas au niveau des différentes unités du CHU de Annaba, où la quasi-totalité des paramédicaux est affiliée à l'UGTA. Très rares, sinon personne, ceux qui s'affairaient à accomplir leur mission d'assistance aux malades, lesquels ne semblent pas être au courant de ce mouvement de débrayage de 3 jours. « Le ministre de la Santé est interpellé à l'effet de réhabiliter notre corporation et celle de toutes les autres activités directement liées à la prise en charge des malades », expliquera un paramédical de Chetaïbi.