Il se veut encore une fois rassurant quant à la satisfaction de la demande nationale en électricité durant toute l'année 2009. “L'année 2009 sera moins contraignante que les années précédentes, notamment en matière de capacité de réserve et de transit. Grâce à l'entrée en production des nouvelles centrales tout au long de l'année en cours, nous nous éloignerons définitivement de la gestion de la production à flux tendu et du spectre des délestages.” Le P-DG du groupe Sonelgaz, M. Nordine Bouterfa, se veut encore une fois rassurant quant à la satisfaction de la demande nationale en électricité durant toute l'année 2009. Il avance comme argument les quelque 200 projets en chantier rien qu'en transport de l'électricité. À cela, il ajoute le plan de 2 000 mégawatts (MW) et de suivi des chantiers des mégacentrales de Hadjret Ennouss, Terga et Koudiet Eddraouch. Le groupe a, en outre, engagé la réalisation de 25 centrales diesels pour améliorer la qualité de service dans les réseaux isolés et pour anticiper sur la demande de l'été 2009 qui, faut-il le préciser, croît annuellement de près de 25% dans certaines régions du Sud. Le Centre national de conduite de l'opérateur système a enregistré, le 16 décembre dernier, un appel de puissance record. En effet, la puissance maximale appelée (PMA) (demande maximale de l'ensemble des consommateurs connectés au réseau) a atteint ce jour-là, selon le P-DG, 6 925 MW durant la période hivernale, en croissance de près de 7,42% par rapport à la PMA enregistrée en 2007, estimée à 6 411 MW. Ceci correspond à ce qui est communément appelé “pointe de consommation” en référence au “pic” de la courbe de charge. “Il est à noter que d'autres PMA peuvent encore être enregistrées durant cette période hivernale qui s'étale jusqu'au mois de mars. Selon des prévisions récentes, la demande en énergie électrique en Algérie devrait connaître une croissance de plus de 7% annuellement”, prévient M. Boutarfa. C'est dire qu'en une seule année, l'accroissement de la demande en puissance électrique équivaut à l'alimentation de trois nouvelles wilayas de la même dimension qu'Alger, Tipasa et Blida. La demande de pointe en Algérie augmente plus vite que la demande générale. En période de grand froid, la consommation atteint des pics exceptionnels, en particulier entre 18h30 et 20h et rend la gestion du réseau plus difficile. Le groupe se transforme en holding de 3 sociétés “C'est pourquoi, nous allons mettre en service, dès 2009, pas moins de 2 000 MW de centrales turbines à gaz pour couvrir une demande qui ne dure, en moyenne, pas plus de trois heures. La demande de base sera renforcée par les 1 200 MW de la centrale de type cycle combiné de Hadjret Ennouss, dont la mise en service est prévue en mai 2009”, annonce le premier responsable de Sonelgaz sur les ondes de la radio Chaîne III. Le plan 2 000 MW compte, faut-il l'expliquer, sept centrales électriques de type turbines à gaz : les centrales de Batna, Relizane, Larbaâ, Alger-Port, Oran-Est, Annaba et M'sila. “Ces centrales viendront renforcer, consolider le système électrique et pour améliorer la qualité de service. Près de 2 milliards de dollars US ont été engagés pour réaliser le plan 2 000 MW, dont la mise en service est prévue au courant de l'année 2009”, souligne-t-il. Le parc de production nationale sera renforcé aussi avec la réhabilitation des deux groupes de 168 MW de la centrale de Marsat El-Hadjadj, la mise en service prochaine en principe, dès le premier semestre 2009, de la centrale de type cycle combiné de Hadjret Ennouss (1 200 MW) et de la réalisation des deux méga-centrales de type cycle combiné de Koudiet Eddraouch et de Terga, soit une puissance totale de 1 200 MW chacune, et dont la mise en service est prévue pour 2011-2012. “Le montant de tous ces projets avoisine les 7 milliards de dollars, y compris la centrale de Hadjret Ennouss”, précise-t-il. Des investissements importants sont également consentis en matière de moyens de compensation. “En dépit des difficultés d'autofinancement de notre groupe générées par le gel des tarifs, nous prévoyons d'investir 210 milliards de dinars en 2009 dont 125 milliards de dinars en production et transport de l'électricité, soit une augmentation de 23% par rapport à 2008. Ceci représente également 145% de notre chiffre d'affaires”, affirme le P-DG. D'ici à 2017, le groupe Sonelgaz va investir près de 20 milliards dollars, dont 7,5 milliards dollars pour la réalisation de centrales thermiques au gaz et pas moins de 12,5 milliards dollars pour le transport et la distribution de l'électricité et du gaz. “La récession qui a frappé le monde a fait baisser la tension sur les équipements de production. Nous avons donc plus de chance d'acquérir des machines à des prix plus bas et de les réaliser dans des délais plus courts”, reconnaît Nordine Boutarfa. Sur un autre registre, l'Etat compte relever le défi pour réaliser 50% de taux de pénétration du gaz naturel. Pour cela, le groupe Sonelgaz doit engager chaque année, indique le P-DG, près de 300 chantiers. En matière de distribution publique de gaz, les équipes du groupe vont 5 fois plus vite comparé à ce qui a été accompli de 1962 à 2003. Par ailleurs, abordant la conférence sur l'audit interne organisée hier, M. Boutarfa déclare : “L'audit interne est une clé de bonne gouvernance et le groupe Sonelgaz le perçoit comme une obligation vis-à-vis de ses clients, mais aussi vis-à-vis de ses partenaires économiques et la masse des obligataires. C'est une activité indépendante et objective qui donne à Sonelgaz une assurance raisonnable sur le degré de maîtrise.” Investissements en hausse En matière de programmes publics, il est prévu un investissement de 37,5 milliards de dinars pour la réalisation de près de 3 000 km de lignes électriques et 5 400 km de canalisations gaz. Badreddine KHRIS