Ce sont les résultats de simulations des revenus que pourrait engranger l'Algérie grâce à ses exportations en hydrocarbures. L'Algérie dispose de suffisamment de gaz et de pétrole pour voir la vie en rose. Le domaine minier des hydrocarbures a encore de beaux jours devant lui. «Des exercices de prospective sur des simulations de revenus d'exportation d'hydrocarbures sur le long terme montrent que l'Algérie dispose suffisamment de pétrole et de gaz pour réaliser des recettes de 55 milliards de dollars par an jusqu'en 2040 en supposant que les prix du brut restent à ce niveau», a estimé dans une de ses analyses, répercutée par l'APS, le ministre algérien de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Une excellente et rassurante nouvelle, quant on sait que l'un des sujets de l'actualité mondiale concerne la famine ainsi que la sévère hausse des prix des produits alimentaires qui vient de frapper durement les économies de plusieurs pays (Ethiopie, Bangladesh, Yémen...mais aussi l'Egypte et le Maroc). Comment se réjouir et s'inquiéter à la fois du malheur d'autrui? L'aventure humaine c'est aussi tout cela à la fois. Il est vrai que la question des ressources dues aux énergies fossiles, en particulier le pétrole, tient le haut du pavé en ce moment. L'économie algérienne qui dépend à quelque 98% des exportations en hydrocarbures a de quoi inquiéter. Chakib Khelil se veut pourtant rassurant. Quels sont ses arguments? «Le potentiel en ressources pétrolières et gazières du pays reste peu connu, le sous-sol demeurant encore manifestement sous-exploré si l'on compare l'activité d'exploration en Algérie avec d'autres régions avancées dans ce domaine», a fait remarquer le président en exercice de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Ce qui, en toute apparence, semble se confirmer. En effet, la compagnie nationale des hydrocarbures avait annoncé, le 12 avril, quatre nouvelles découvertes d'huile, de gaz à condensat et de gaz dans le Sud algérien. Ce qui porte à cinq le nombre de découvertes à mettre à l'actif de Sonatrach pour les quatre premiers mois de l'année 2008. Le ministre de l'Energie et des Mines insiste cependant sur la nécessité à «adapter le cadre permettant une intensification de la recherche et de l'exploration d'hydrocarbures.» Selon Chakib Khelil, la loi promulguée en 2005 sur les hydrocarbures a rendu plus visible le rôle de l'Etat en tant que puissance publique. Elle a rendu plus attractive la fiscalité et a surtout permis au Trésor public d'engranger de conséquents dividendes. L'industrie gazière n'est, de son côté, pas en reste. Elle est en plein boom. Son développement permettra de porter sa capacité d'exportation à 85 milliards de m3 par an en 2012. Elle est actuellement de 62 milliards de m3 par an. L'Algérie diversifiera-t-elle pour autant ses sources d'énergie? «Pour l'avenir prévisible, les projections convergent quant à une plus grande contribution des énergies alternatives, telles que les énergies renouvelables et le nucléaire à la satisfaction des besoins», a souligné Chakib Khelil. L'objectif pour les vingt années à venir est de porter à 10% de la production nationale d'électricité, la part des énergies renouvelables, a indiqué M.Khelil. Le paysage énergétique algérien peut se targuer d'une électrification quasi totale et d'un taux de 39% en pénétration de gaz naturel. Un des plus élevés du monde. Le ministre algérien n'a pas omis de soulever l'impérieuse question de «la sécurité de l'approvisionnement» chez les pays consommateurs. La demande mondiale en énergie s'est retrouvée de plus en plus accrue. «Les pays producteurs ont été pris de court», a fait constater le ministre. Faut-il pour autant penser déjà à l'ère de l'après-pétrole? «Les hydrocarbures continueront à dominer le bilan énergétique global, et cela au vu de l'ampleur des réserves», a tenu à faire remarquer le président de l'Opep dans son analyse consacrée au secteur énergétique en Algérie, intitulée L'Algérie, l'énergie, l'avenir.