Selon le premier responsable de Strategica, les conditions sont réunies pour un marché obligataire cinq à dix fois plus important. Le P-DG du groupe Dahli, spécialisé dans l'hôtellerie, les loisirs et l'immobilier, Rahim Abdelouahab, a présenté hier au Forum d'El Moudjahid en présence du P-DG de Strategica, El-Hachemi Siagh, les objectifs qu'il poursuit à travers l'emprunt obligataire, lancé du 11 janvier 2009 au 12 février 2009. “Je lance un appel au grand public (particuliers) et aux entreprises pour participer activement à cet emprunt obligataire, et donc à cet investissement car il s'agit d'un projet qui s'adresse à eux. Cela permettra de donner le message qu'on peut créer de la richesse chez nous et qu'on peut sortir de cette sinistrose”, dira d'entrée le P-DG du groupe Dahli. D'un montant total de 8,3 milliards de dinars, les obligations émises dans le cadre de cette opération seront cotées à la Bourse d'Alger. Aussi, cet emprunt obligataire d'une durée de sept ans “ne peut que réussir compte tenu des avantages qu'il offre”, dira M. Rahim. L'emprunt comprend 830 000 obligations d'une valeur nominale de 10 000 dinars chacune avec des taux d'intérêt variables et progressifq, de 4% la première année à 6,75% en 2016. Ces obligations, transformables en liquidités à tout moment, sont bien sûr exonérées d'impôts. Selon son P-DG, M. Abdelouahab Rahim, l'emprunt est adossé à des garanties sous forme d'hypothèques sur les actifs de la société SPA Dahli, soit tout de même les bâtiments de l'hôtel Hilton et la tour d'affaires qui lui est mitoyenne, “l'Algeria Business Center”, ce qui représente des garanties de choix pour les souscripteurs, si l'on se réfère à leur valeur globale qui dépasse les 23,5 milliards de dinars. “Nous n'avons pas fait appel à l'emprunt obligataire parce que nous voulions associer le public aux différents projets”, a déclaré le patron de Dahli qui table sur la création de 1 000 emplois durant cette année grâce au lancement des travaux de “Alger Médina”. L'emprunt est destiné à toutes les personnes physiques et morales, y compris les institutions financières. La souscription minimale est fixée à deux obligations, soit un montant de 20 000 DA. Interrogé sur la réussite ou non du lancement de l'emprunt obligataire à dix jours de l'expiration de son délai, M. Rahim notera : “On ne peut préjuger de rien, mais nous pensons que cette opération a toutes les raisons de réussir parce que nous sommes dans une place où il y a des surliquidités, et en plus l'emprunt a énormément d'avantages.” M. Siagh présentera, lui, les avantages de l'emprunt lancé par le groupe Dahli en ce sens qu'il réunit la condition de la “sécurité, de la liquidité et de la rentabilité”. À cette occasion, El-Hachemi Siagh évoquera les raisons de la faiblesse du marché obligataire en Algérie : “Les conditions sont réunies en Algérie pour un marché obligataire 5 à 10 fois plus important qu'il ne l'est actuellement.” Mais pourquoi il ne se développe pas suffisamment ? “La raison est double : d'un côté, c'est en raison des émetteurs où tout le monde sait qu'il s'agit d'un club fermé, car les conditions sont draconiennes en ce sens qu'il faut un maximum de transparence dans la gestion de l'entreprise ; de plus il y a les coûts de la communication qui sont importants et pas accessibles à tout le monde. De l'autre côté, il y a les banques, les sociétés d'assurances et les entreprises publiques”, expliquera le P-DG de Strategica avant de noter : “Nous sommes victimes de l'affaire Khalifa où il y a une sorte de syndrome Khalifa qui fait qu'il y a crainte et peur.” “Mais cela n'est pas le cas du groupe Dahli”, dira-t-il avant d'arguer : “Dans le cas de Dahli, on passe par un organe régulateur qui est regardant sur tout, de plus les cabinets d'audit examinent l'ensemble des chiffres de l'entreprise et en les projets de Dahli, ce n'est pas de la fiction, ce sont des choses visibles et réelles qu'on voit lorsqu'on visite le site.” “Khalifa, ce n'est pas pareil, il n'a jamais présenté de bilan, et c'est un cas d'espèce différent totalement de Dahli”, dit-il avant de préciser : “Il faut sortir de cette sorte de peur qui s'est installée, on ne sait pourquoi alors qu'il ne s'agit pas de la même chose.” Le P-DG de Dahli lui emboîtera le pas pour dire qu'il ne faut pas comparer son cas à celui de Khalifa : “Il faut faire la part des choses. Si chaque fois qu'il y a un accident, on ferme l'autoroute.” NADIA MELLAL B.