Le marché obligataire en Algérie est estimé, aujourd'hui, à 208 milliards de DA, dont 81 milliards de dinars de titres cotés en Bourse. Ce sont les derniers chiffres communiqués par les invités du forum d'El Moudjahid, lors d'une rencontre-débat organisée, hier, et ayant trait à l'objectif du lancement de l'empreint obligataire du groupe Dahli spécialisé dans l'hôtellerie, les loisirs, et l'immobilier, pour le projet d'Alger Médina, ainsi que l'investissement escompté, notamment dans le cadre de l'opération embellissement de la capitale, et ce en présence du DG de la Bourse d'Alger, du P-DG du groupe Dahli ainsi et son conseiller financier le P-DG de Strategica. L'emprunt obligataire de 8,3 milliards de dinars ouvert au grand public par le groupe privé Dahli, a été lancé le 11 janvier dernier pour une période de trente jours, pour financer une partie du projet immobilier "Alger medina". Il est souligné, dans ce contexte, que toute personne morale ou physique pourra souscrire aux obligations émises par la SPA Dahli au prix de 10 000 DA par obligation. La période de souscription qui a démarré le 11 janvier dernier se poursuivra jusqu'au 12 février de l'année en cours. La souscription minimale est fixée à deux obligations, soit 20 000 DA. Les intérêts commencent à courir à partir du premier jour de l'ouverture de la période de souscription, avec des taux d'intérêt progressif de 4 et 6,7%. Dans le cas où l'opération n'atteindrait pas les objectifs escomptés, le P-DG de Dahli, M. Mohamed Abdelouahab Rahim, a expliqué que l'investissement continuera avec l'éventualité d'un prolongement des délais, "on va aller étape par étape", estime-t-il. De son côté, M. El Hachemi Siagh, président-directeur général de Strategica, a expliqué que les conditions du marché obligataire sont là, et offrent cependant plus de garantie et de sécurité aux investissements, "ce ne sont pas des actions, il faut que les entreprises et les citoyens comprennent ça, le marché obligataire est plus que garanti, il faut qu'on dépasse le syndrome de Khalifa", a-t-il précisé. Selon le conférencier, le marché obligataire est dominé à 90% par le secteur public. Ajoutant à cela que la plupart des entreprises en Algérie sont des Sarl, alors que la législation exige des SPA. Les emprunteurs du secteur privé sont rares. Aussi, le système financier algérien nécessite une réforme impérative, selon l'orateur, notre système bancaire n'est pas développé, celui-ci représente un risque aussi. "En Algérie c'est un système unijambiste, c'est-à-dire, il se base uniquement sur le financement des banques, il faudrait se focaliser sur d'autres mécanismes à savoir l'encouragement du marché obligataire et aussi le marché des capitaux. Les projets d'investissements de grande envergure ne se limitent pas seulement sur les financements des banques, il faut qu'il y ait d'autres mécanismes qui financent, les capitaux risques, des fonds propres, des champions nationaux, entreprises privées, toute une panoplie d'outils de financement", suggère-t-il, avant de poursuivre "il reste beaucoup de chemin à faire pour pouvoir développer notre marché financier", a-t-il déploré. Sur un autre volet, M. El Hachemi Siagh a souligné que le marché financier islamique soit les sukuk, est un marché très porteur en Algérie, mais d'abord, selon lui, il faut penser à changer et revoir la législation et le code du commerce pour qu'il se développe en Algérie. Samira Hamadi