Trois ans, jour pour jour, après la promulgation du décret exécutif n° 07/02 de la 6/01/2006 portant déclaration d'utilité publique de la ZET de Zemmouri, rien n'a encore avancé, même pas la procédure d'expropriation des 49 hectares 38 ares concernés par ce décret. Comment peut-on parler de projets touristiques et de développement du tourisme en Algérie quand on n'arrive même pas à exécuter un décret d'expropriation. Pourquoi lorsqu'il s'agit de routes et de conduites d'eau potable, la procédure est faite dans les délais alors que pour le tourisme et particulièrement pour la ZET de Zemmouri, ça grince encore. Pourtant, les services des domaines en application d'une instruction de leur directeur général datée du 29 juillet 2007 se sont mis aussitôt au travail et ont pu évaluer le terrain en question bien qu'ils avaient trouvé d'énormes difficultés avec les propriétaires des lieux. Un dossier concernant la procédure d'évaluation a été transmis début août 2007 au ministère des Finances mais jusqu'à ce jour, rien n'a encore été fait bien que l'article 5 du décret stipule “que les crédits nécessaires aux indemnités à allouer au profit des intéressés par l'expropriation des biens et biens immobiliers nécessaires à la réalisation du programme d'aménagement de la ZET de Zemmouri Ouest doivent être disponibles et consignés auprès du trésor public”. Non seulement les crédits n'ont pas été débloqués mais aucune mesure n'a été prise pour permettre aux services des domaines de la wilaya d'accéder au site pour achever la procédure d'évaluation du cadre bâti qui n'a pas été faite conformément comme le veut l'article 2 du décret 07/02 du 06/01/2006 . En effet celui-ci stipule “le caractère d'utilité publique concerne les biens immobiliers et/ ou les droits réels immobiliers servant d'emprise à la réalisation de l'aménagement et de la promotion de la ZET de Zemmouri d'une superficie de 49 hectares et 38 ares”. Selon nos sources, l'évaluation de cette parcelle (sans le bâti) est estimée à plus de 63,4 milliards de centimes. Une somme qui devrait être consignée au trésor public une fois approuvée par la loi de finances. Seulement voilà, contrairement aux autres wilayas comme Aïn Témouchent, Béjaïa et Jijel où le même dossier semble bien avancer du moins sur le plan administratif, à Boumerdès, une wilaya qui se trouve toute proche de la capitale, on est au point zéro. L'autre projet touristique qui se trouve lui aussi dans l'expectative est ce village touristique que devrait construire la firme saoudienne Eddar Sidar sur une autre parcelle de terrain appartenant à l'Etat située à l'entrée de Zemmouri. Annoncé en grande pompe par plusieurs responsables, ce projet évalué à l'époque à plus de 300 millions de dollars est lui aussi au point mort. Pour rappel, ce projet dont l'étude a été confiée au bureau d'étude français est composé de deux hôtels, des dizaines de villas et de bungalows soit une capacité totale de 2600 lits. En plus des structures d'hébergement, il a été prévu plusieurs infrastructures d'accompagnement telles que des piscines, un parc aquatique, un centre équestre et un pôle d'animation. Ce projet devrait générer plus de 1300 emplois directs et indirects. Une aubaine pour une région meurtrie par le terrorisme. Mais là aussi, ça ne bouge pas. M. T.