La direction des travaux publics de la wilaya d'Oran a la lourde tâche d'assurer la réalisation de deux projets vitaux pour le développement économique de la ville. Si le premier a déjà été évoqué dans nos éditions précédentes, à savoir la réalisation d'une nouvelle route de la corniche oranaise, le second concerne l'étude de faisabilité d'une nouvelle route portuaire. En effet, l'un des plus grands problèmes de la circulation automobile pour pénétrer à Oran vient du trafic incessant des poids lourds qui pour accéder au port d'Oran emprunte la seule voie d'accès existante, c'est-à-dire la voie express. La circulation en est rendue très difficile, sans oublier l'impact des plus néfastes sur l'activité des opérateurs économiques et pour le trafic portuaire en général dû à cette situation. D'où aujourd'hui ce projet vital de réalisation d'une nouvelle route portuaire sur la corniche et dont l'étude de faisabilité a été confiée à un bureau d'études français Ingerop. Une présentation du projet avec plusieurs variantes a été faite ce samedi au niveau de l'hémicycle de la wilaya d'Oran et ce, pour la première fois. Si les études du trafic routier montrent qu'à l'heure actuelle, cette seule route d'accès au port atteint un taux de saturation de 65%, d'ici 2020, la voie express sera totalement saturée et dépassera le taux de 100% de sa capacité. Et cela en tenant compte encore, à titre d'exemple, d'un taux de croissance des véhicules légers de l'ordre de 4%/an pour les 4 prochaines années à venir. Les représentants du bureau d'études Ingerop ont ainsi exposé les 6 variantes et sous-variantes pour la faisabilité de la nouvelle route portuaire, en prenant en considération les contraintes environnementales, géologiques plus particulièrement. En effet, au terme de leur étude des sites, il a été constaté l'instabilité de la falaise, plus particulièrement au niveau de Canastel où se trouve une faille importante et un glissement de terrain tout aussi important près de douar Belgaïd, ce qui devrait inquiéter les autorités locales, au vu des projets d'urbanisation projetés le long des falaises comme le Centre des conventions de la Sonatrach, en cours de réalisation, la Cité de la mer, un ensemble immobilier saoudien de haut standing et les autres programmes de logements, etc.Pour revenir à cette nouvelle route portuaire, les 6 variantes exposées prévoient un tracé de 6 à 7 km passant soit par le plateau des falaises ou alors plus rapproché du littoral et des falaises. En effet, les concepteurs du projet doivent prendre en considération l'urbanisation du plateau des falaises que l'on veut dédier au tourisme et s'assurer avec précision ce qui est réellement projeté comme l'extension du Sheraton avec une marina, le Centre des conventions… À partir de là, les autorités locales auront à choisir la variante la plus adaptée et la plus rentable du point de vue développement économique. Sans entrer dans les détails des différentes variantes celle qui semble pour l'heure retenue est la variante 3, qui prévoit un tracé partant de la future zone d'extension du port d'Oran, le long des falaises. La route sera d'une longueur de 6, 9 km avec comme ouvrage plusieurs tranchées et tunnels passant sous la forêt récréative de Canastel avec des pentes de l'ordre de 4 à 5%, un viaduc… L'intérêt de ce tracé réside uniquement dans le fait qu'il évite le plateau des falaises et donc n'altérera pas la vue sur la mer des ensembles touristiques censés y voir le jour. Par contre, cette variante devra résoudre des problèmes techniques qui se poseront au niveau de plusieurs zones difficiles où une instabilité de la falaise est déjà visible. D'ailleurs le bureau d'études a expliqué que des études géotechniques plus approfondies vont devoir être menées. Pour cette variante le coût de réalisation est de l'ordre de 16 milliards de DA. Loukil Djamila