La question d'une nouvelle route pour la Corniche oranaise ne s'est jamais posée avec autant d'acuité que depuis le 29 novembre dernier, date de la fermeture du tunnel de la pêcherie en raison des risques d'effondrement constatés au niveau de cet ouvrage, datant des années quarante. De tout temps, les liaisons entre Oran et les communes de la Corniche, Mers El-Kebir, Aïn El-Turck… ont suscité des problèmes avec le flux toujours croissant des véhicules notamment en période estivale. Il faut dire que les trois-quarts des habitants de la corniche travaillent à Oran et leurs moyens de déplacement s'avèrent donc vitaux économiquement pour leurs communes et pour la ville. Tout le monde a pu s'en rendre compte, quelques jours à peine après la fermeture du tunnel, l'ancienne route de la Corniche supérieure, mal entretenue, dangereuse et étroite ne permettant pas d'assurer en toute sécurité le trafic routier existant. Ainsi cet ancien projet de réaliser une nouvelle route pour la Corniche prend aujourd'hui des allures de défi économique et ensuite technique, comme l'a souligné indirectement le ministre des Travaux publics, M. Amar Ghoul, lors de sa visite d'inspection effectuée mercredi dernier à Oran. En effet, ce dernier en découvrant le projet du tracé de la nouvelle route de la Corniche déclarera que c'était là “la seule solution viable pour la corniche…” et d'emblée d'exiger une conception futuriste et une qualité selon les standards internationaux pour un projet qui devra tenir plus de 50 ans. C'est un bureau d'études algéro-portugais qui a mené les études de faisabilité qui sont en cours d'approbation, et devrait prochainement passer à la phase d'étude d'exécution pour laquelle un avis d'appel d'offres devrait être lancé très prochainement. Techniquement, le tracé de la nouvelle route a la forme d'un entonnoir, longue de 8 km, elle passera par la montagne du Murdjadjo presque parallèlement à l'actuelle route de la Corniche et aura un point de jonction avec la double voie express au niveau de Mers El-Kébir. Son point de départ se situe à partir de Bab El-Hamra à Sid El-Houari, et le long du tracé de nombreux ouvrages d'arts importants devront être réalisés comme des viaducs, des ponts ainsi que des pénétrantes pour desservir les communes limitrophes. Pour l'heure, aucune évaluation du coût du projet n'a été présentée au ministre, mais il devrait être élevé compte tenu de la topographie du site où doit intervenir la route, sans oublier l'indispensable confortement des falaises et des flans de la montagne du Murdjadjo. Pour ce qui est des travaux de réhabilitation du tunnel de la pêcherie, ils dureront au moins trois mois car les interventions sont de deux ordres ; tout d'abord sur la structure même du tunnel qui s'est affaissé sous le poids de blocs de rochers et en second lieu sur la zone montagneuse qui surplombe le tunnel. DJAMILA LOUKIL