Les confidences de Abdelaziz Bouteflika faites au président socialiste du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guerini, révélées par Samia Ghali, sénatrice PS d'origine algérienne, présente à l'audience, et selon lesquelles il réfléchit à sa propre succession n'ont pas été confirmées par Abdelaziz Belkhadem. Interrogé hier, lors d'un point de presse, à l'issue du sommet de l'Alliance présidentielle, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN a affirmé qu'il n'est pas dans le secret du président de la République, dont l'annonce de la candidature aura lieu demain lors d'un grand show à Alger. “Interrogez plutôt le président du Conseil des Bouches-du-Rhône, moi je ne suis pas dans le secret de Bouteflika”, a-t-il répliqué sèchement. Histoire probablement de conforter l'idée que la succession n'est pas à l'ordre du jour, du moins dans l'immédiat, contrairement à ce qui est suggéré par les convives de Bouteflika, le président de l'Alliance a indiqué, en réponse à une question de Liberté sur l'état de santé du futur candidat, un sujet récurrent et objet de toutes les supputations, que “le meilleur certificat médical est sa présence jeudi pour annoncer sa candidature”. “Nous n'avons rien à cacher, même sur l'état de santé du Président. L'essentiel est que ce ne soit pas une maladie invalidante et ça concerne d'ailleurs tous les candidats”, a-t-il dit. Malgré des signes évidents d'une forte abstention qui se profile à l'horizon, maintenant que les grosses pointures ont préféré tourner le dos à ce qu'elles considèrent “comme une élection jouée d'avance”, Belkhadem tente de jouer la carte de l'optimisme. “Qu'est-ce qui les empêche de se présenter ?” s'interroge-t-il. Il soutient même que le scénario des législatives, qui a vu un taux d'abstention record, ne se reproduira plus. “Notre travail, souligne-t-il, est de contrer les appels au boycott. Il ne faut pas comptabiliser ceux qui ne votent pas sur le compte de ceux qui appellent au boycott.” “Nous sommes confiants et au FLN, si l'on arrive à 65%, c'est un bon taux”, ajoute-t-il. Seule ombre au tableau : le SG du FLN semble incommodé par la composante de la direction de campagne du Président candidat. “La direction de campagne appartient à la personne désignée par le Président. Logiquement, il est appelé à geler ses activités ministérielles”, a-t-il dit en réponse à la question de savoir si la direction du comité de campagne par un ministre ne risque pas d'entacher la crédibilité de la campagne. Dans le même contexte, il a révélé que le FLN n'a pas encore désigné de représentant au sein de ce comité dont nombre de membres sont estampillés RND. Par ailleurs, il a annoncé qu'un programme de 150 milliards de dollars est envisagé pour le prochain quinquennat. Lors de la cérémonie d'ouverture, Ahmed Ouyahia a saisi l'occasion pour tirer, lui aussi, à boulets rouges sur les partisans du boycott. “Au moment où le pays franchit une étape de développement et de sérénité, il se trouve ceux qui polluent l'atmosphère. L'objectif de ceux qui appellent au boycott est de ternir l'image de l'Algérie à l'étranger”, a dit le patron du RND. Il a démenti l'existence d'une circulaire gelant certains projets. Quant à Soltani, il a défié ses contradicteurs qu'il n'a pas pour autant désignés. “Au MSP, nous sommes prêts à donner les chiffres de notre participation, mais qu'ils nous donnent les statistiques de leur abstention !” À noter que les trois partis se sont accordés sur le programme de campagne. Ce programme qui sera complété en fonction du programme du Président, mais aussi des deux présidents des deux Chambres parlementaires, comporte notamment les thèmes et la division des wilayas où chaque responsable est appelé à animer les meetings. Les trois partis entameront la campagne le 19 mars. Quant à la collecte des signatures, elle commencera dans les prochains jours et sera finalisée le 18 février avant d'être remise au staff de campagne le 20 du même mois. Karim Kébir