Le monde de la téléphonie mobile en Algérie est en pleine ébullition depuis jeudi passé. La raison en est l'annonce par l'opérateur de la téléphonie mobile, Nedjma, du lancement dès aujourd'hui, soit le 14 février, d'une nouvelle offre, Free. Une offre dont les retombées risquent de transformer radicalement le marché algérien. C'est en tout cas l'avis de plusieurs experts du secteur avec qui nous avons pris attache et qui voient en Free, une véritable bombe lancée sur le marché et qui met en évidence les carences de l'ARPT (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) ainsi que celles des deux autres opérateurs. L'un des responsables de ces derniers ira jusqu'à dire : “Je suis ulcéré” après avoir eu connaissance de l'offre de Wataniya. Ainsi dans la dernière sortie de Wataniya Telecom Algérie, on peut y lire dans le communiqué sur la dernière offre que : “Free offre des appels gratuits et illimités vers Nedjma de 6h à 18h pour un rechargement de 1 000 DA valables 30 jours et des appels gratuits et illimités 24h/24 vers Nedjma pour un rechargement de 2 000 DA valables 30 jours”. Une offre qui pour WTA est purement commerciale. Les griefs retenus sont en premier lieu le dumping soit la vente d'un produit à un prix inférieur à son coût de revient. Une action que l'ARPT a, à maintes reprises, refusée (à l'instar d'ailleurs des subventions entrecroisées) aux opérateurs. Précisons que l'ARPT ne permet une vente à perte sur un mois qu'à condition de se rattraper sur l'année. Aussi, il est reproché à WTA de mettre sur le marché une offre de gratuité pour le prépayé, ce qui est une première puisque jusqu'à maintenant ça ne touchait que le post- payé. La durée de cette offre est également mise en cause. Si la date de lancement de Free a été bien précisée puisqu'elle sera disponible à partir du 14 février, par contre aucune précision n'a été donnée sur le jour limite. En se référant au communiqué de la filiale de Qatar Telecom que les rechargements sont valables 30 jours mais sans en préciser la limite. Cette ouvrabilité est ainsi remise en cause car l'ARPT d'ordinaire très à cheval sur les promotions comme l'indique la décision du 6 janvier 2009. Après cette présentation, beaucoup de questions se posent notamment que cette offre ne pouvait être lancée sans un accord de l'ARPT. Entre autres, l'autorité ignore-t-elle ses propres lois ? Nedjma a-t-elle seulement exploité une faille ? À quoi servent les lois si au bout, elles ne sont pas respectées ? À ces questions nous avons voulu avoir des réponses de l'ARPT surtout que son dernier communiqué fixant les conditions et modalités applicables aux offres promotionnelles des opérateurs de téléphonie mobile de type GSM ne date que du 6 janvier dernier. On y lit à l'article 10 que “Le directeur général est chargé du suivi de l'exécution de la présente décision”. Ce qui nous a amené à essayer de joindre le DG de l'autorité, M. Benyellès, mais nos tentatives ont été malheureusement vaines. Les milieux de la téléphonie commencent à jaser et ne vont certainement pas rester les bras croisés. D'ores et déjà, on peut s'attendre à des protestations dès aujourd'hui de la part des deux autres opérateurs, Mobilis et Djezzy auprès d'une autorité de régulation qui vient d'avaliser une décision troublante. Salim Koudil