Les titres pourront être acquis jusqu'au 26 février. “Le président de la République a dit et a redit à maintes occasions qu'il faut encourager l'investissement national, le Premier ministre qui a également plaidé cela a rajouté qu'il ne faut pas prendre de financements étrangers car nous sommes en surliquidités, et il a raison ! Nous sommes donc allés au marché obligataire grand public, les citoyens ont répondu favorablement en souscrivant et nous attendons les institutionnels. Le projet que je propose est très intéressant et une non-participation des institutions financières, ce sera une occasion ratée !” C'est ce qu'a déclaré hier Mohamed Rahim Abdelouahab, le P-DG de la société d'hôtellerie et de loisirs Dahli, lors d'une conférence de presse animée à la Tour Algeria Business Center, aux Pins-Maritimes, pour expliquer la prorogation de délai de souscription à l'emprunt obligataire de sa société. La Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) a, en effet, approuvé la demande de prorogation de délai de souscription à l'emprunt obligataire Dahli pour une période supplémentaire de deux semaines, portant ainsi la date de clôture de l'opération au 26 février en cours. Il faut dire que la souscription à cet appel public à l'épargne devait s'achever initialement le 12 février en cours. Interrogé sur les raisons qui ont fait que les institutions financières, et en particulier les banques, ne se sont pas impliquées dans l'emprunt obligataire, M. Rahim dira qu'“une telle question, il faut la poser à M. Ouyahia. Moi, j'ai entendu le président de la République et le Premier ministre nous dire : sortez des conteneurs et allez travailler”, note-t-il avant de préciser : “Et c'est ce que j'ai fait.” “Mais les banques ne se sont pas impliquées dans le financement de ce genre de projet”, explique-t-il encore avant de noter sur le ton de l'optimisme : “Nous avons encore deux semaines devant nous.” Relancé au sujet des raisons de la non-implication des banques dans l'emprunt obligataire, M. Rahim notera que “la problématique est que nous sommes une entreprise privée, nous avons mauvaise réputation et nous avons le courage de dire que nous avons une mauvaise réputation et parce que nous sommes conscients de cela, nous sommes allés au marché obligataire pour dire qu'on n'a pas mauvaise réputation et ça ne sert à rien de continuer à nous diaboliser, on peut être examiné et vérifier tous nos comptes”, dit-il avant d'expliquer : “Je vous assure, on est passé au microscope électronique pour vérifier notre transparence.” L'intervenant fera remarquer à cet égard que “dans tous les pays, ce sont les privés qui bâtissent l'économie lorsqu'ils sont libres”. “Nous pouvons faire de l'Algérie une véritable puissance économique avec nos propres moyens”, explique-t-il encore avant de préciser que “notre objectif est d'encourager l'investissement national car on peut faire beaucoup dans notre pays”. Interrogé sur la prorogation du délai de l'emprunt, M. Rahim dira que la demande de prorogation de délai a été acceptée favorablement par le Comité de suivi de l'opération, composé de tous les membres du syndicat de placement, et ce, sur la base de plusieurs arguments. “Il y a eu un démarrage tardif de l'opération de souscription au niveau des réseaux de banques, les promesses de souscription recueillies par les membres du syndicat de placement, et non réalisées à ce jour, et la nécessité de renforcer les efforts de promotion et d'information auprès du grand public et des institutionnels”, notera l'intervenant devant un important parterre de la presse nationale. “Il y a eu des citoyens qui sont arrivés au niveau des banques et qui n'ont pas trouvé de documents”, expliquera-t-il encore sur le ton du regret. Questionné sur les résultats de l'opération de lancement de l'emprunt obligataire, M. Rahim notera : “Si je donne une estimation par rapport à ce qui a été fait en termes de pourcentage par rapport à d'autres et à la même période, je dirai que nous sommes bons et ça nous a fait chaud au cœur cette implication des citoyens et plus particulièrement ceux qui n'ont placé que 20 000 DA, c'est-à-dire que c'est seulement ce qu'ils avaient dans la poche. Ceci en espérant que les institutionnels comprennent les choses”. Interrogé s'il avait reçu des promesses ou des garanties d'une quelconque partie, M. Rahim dira que “je n'ai reçu des promesses de personne”, tout en expliquant : “Je suis un investisseur, je ne suis pas un politique ou un homme d'affaires.” Il faut rappeler, par ailleurs, que cette prorogation de délai de souscription “n'affectera en rien les caractéristiques de l'emprunt obligataire, particulièrement les dates de jouissance, de paiement des coupons et d'échéance de l'emprunt”, et ce, conformément au visa de la Cosob daté de novembre 2008. Il est à rappeler que cet emprunt obligataire destiné au grand public est d'un montant de 8,3 milliards de dinars, d'une durée de sept ans, d'un taux d'intérêt progressif annuellement démarrant à 4% la première année pour arriver à 6,75% en 2015. Cet emprunt obligataire servira à financer à concurrence de 75% le parc aquatique, la marina et les 2 tours appartements-hôtels du projet. Ces trois opérations font partie du grand projet “Alger Médina” que l'émetteur Dahli est en train de réaliser et de financer également sur des fonds propres et bancaires. NADIA MELLAL B.