Une enquête réalisée par le département des activités de santé de la Clinique centrale des brûlés d'Alger-Centre entre 1999 et 2007 a révélé que les accidents domestiques sont à l'origine de brûlures graves dans 95% des cas recensés, contre 3% pour les accidents de la circulation et 2% pour les accidents du travail. La tabouna se place en tête des dangers de la maison puisqu'elle est responsable de 60% des accidents domestiques. “Bien que les ménagères possèdent des cuisines équipées, elles restent attachées à l'usage de la tabouna, pour faire la galette, le couscous ou tout simplement cuisiner vite. L'enfant est en contact avec cette source de feu, généralement posée à terre, donc à sa hauteur”, relève Dr Myriam Behloul. La cuisinière induit 20% des brûlures, tandis que la bouteille de gaz butane est incriminée dans 10% des cas. L'équipe médicale de la clinique soupçonne un vice technique au niveau de cette bouteille du fait de la fréquence des explosions produites dans les domiciles. “Les gens sont aussi mal informés. Au lieu d'expurger l'excédent de gaz contenu dans la bouteille à l'air libre, ils le font dans un espace clos. Dès qu'on craque une allumette, c'est l'explosion”, rapporte la praticienne. Ce matériel qui cause des brûlures entraîne le syndrome face-mains et toutes les complications qui y découlent. Les sources thermiques (eau et liquides chauds, explosion de gaz, flamme, essence, contact solide chaud, tels la tabouna, le radiateur, le chauffage et le fer à repasser) représentent 93% des causes de brûlures, suivies des produits chimiques (décapant, Patex… ) de l'ordre de 5% et d'électrocution à raison de 2%. S. H.