Le comité des mères des 15 Sahraouis enlevés le 25 décembre 2005 à Boujdour, dans les territoires occupés du Sahara Occidental, demande à nouveau que la lumière soit faite sur le cas de leurs enfants disparus à la suite du déclenchement de l'Intifada. Dans un communiqué parvenu à Liberté et daté du 17 février dernier, le collectif s'élève contre les pratiques judiciaires et soutiennent que leurs plaintes “précisent le vrai responsable” des enlèvements, en rendant “l'Etat marocain” responsable de leur disparition. Les mères des jeunes Sahraouis justifient leur démarche par les déclarations récentes de “ce même Etat (qui) confirme son implication devant les médias locaux et internationaux (…) et (qui) avoue la responsabilité de la marine royale, de la gendarmerie royale et des forces auxiliaires dans plusieurs crimes”. Aussi, face à ces nouvelles données, le comité alerte l'opinion publique sur “la mauvaise intention de l'Etat marocain et de ses organismes sécuritaires”, à l'égard des 15 Sahraouis. Cette situation fait craindre le pire aux mamans, qui redoutent leur “assassinat”. Elles demandent alors l'envoi d'un “organisme indépendant” pour enquêter sur cette affaire et lever le voile sur, entre autre, l'identité du cadavre découvert en 2006. Le comité des mères des 15 Sahraouis enlevés demande en outre de ne pas “ignorer le témoignage de l'élève N'guiya Al-Hawassi”, enlevé dernièrement par les forces de sûreté marocaines, qui “l'ont menacé et informé qu'ils vont enlever et torturer toute personne cherchant à se rapprocher des commissions européennes des droits de l'homme”. H. A.