Responsabilités n Le Polisario a sollicité l'ONU pour une enquête internationale afin de déterminer le rôle des autorités marocaines dans le drame des Sahraouis. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Abdelaziz, a dénoncé «la politique de génocide menée par le Maroc visant à liquider les Sahraouis et à vider le Sahara occidental de ses habitants autochtones par la terreur et l'oppression». Il lui demande, officiellement, d'ouvrir une enquête, notamment sur les 50 Sahraouis engloutis par l'océan Atlantique la semaine dernière au large de Boujdour, dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il a affirmé que d'après des informations recueillies auprès des rescapés, des familles des victimes et d'organisations humanitaires «les autorités coloniales marocaines sont impliquées dans ces horribles drames planifiés». Il a fait état de l'existence de «bandes organisées, financées et dirigées par les autorités coloniales marocaines agissant à l'intérieur des territoires sahraouis et sur les côtes. Ils ont pour mission de faciliter et de pousser les jeunes Sahraouis, fuyant la pression et l'oppression des appareils de sécurité (marocains), à l'émigration clandestine dans une traversée de l'océan Atlantique aussi incertaine que périlleuse vers les îles Canaries.» Il a rappelé la mort dans des circonstances similaires de 40 autres jeunes Sahraouis, en juin et octobre derniers. Le Président sahraoui a préconisé «l'élargissement urgent du mandat de la Mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) pour lui permettre de protéger et de sécuriser les citoyens sahraouis dans les territoires occupés». La Minurso pourrait, également, «garantir les droits fondamentaux des Sahraouis et d'accélérer la mise en œuvre d'un référendum libre, juste et transparent d'autodétermination», a t-il ajouté. Mohamed Abdelaziz a, en outre, rappelé à Annan que le Sahara occidental est «sous la responsabilité de l'ONU qui le considère officiellement comme territoire non autonome». Pour rappel, dimanche dernier, deux embarcations faisant route vers les îles Canaries ont coulé au large de Boujdour, à 150 km au sud d'El-Ayoun, capitale occupée du Sahara occidental. Le précédent bilan faisait état, le 28 novembre, de 14 morts et 26 disparus.