Le rapport de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'hommes (CNCPPDH) pour l'année 2008 aborde notamment les conditions d'incarcération dans les établissements pénitentiaires et de la prise en charge des malades dans les hôpitaux, a indiqué hier le président de la CNCPPDH, Me Farouk Ksentini. “Le rapport-bilan sur les droits de l'homme pour l'année 2008 comporte deux nouveautés, en l'occurrence les résultats des enquêtes effectuées dans les prisons, où le constat de progrès a été mis en exergue, ainsi que l'état de nos hôpitaux où des insuffisances ont été relevées”, a déclaré Me Ksentini dans un entretien à l'APS. S'agissant des enquêtes effectuées dans les établissements pénitentiaires, il a souligné que des progrès ont été constatés, bien que, a-t-il dit, des insuffisances subsistent encore. “Les conditions matérielles de détention sont en train de s'améliorer d'une manière effective”, a-t-il indiqué à cet égard. “Honnêtement, nous avons été surpris par ce que nous avons découvert lors de nos visites dans les établissements pénitentiaires”, a-t-il ajouté. Concernant la prise en charge des malades dans les hôpitaux, la commission a noté des améliorations, mais aussi des insuffisances auxquelles il faudra remédier, a dit Me Ksentini. “Des points positifs ont été relevés lors des visites dans les hôpitaux, notamment la qualité des prestations fournies par un encadrement dévoué et performant”, a-t-il précisé, ajoutant, cependant, que dans certaines structures sanitaires les équipements médicaux sont “obsolètes” voire “carrément en panne”. Face aux insuffisances évoquées, la commission a fait le constat d'une “volonté politique d'améliorer les conditions de prise en charge des malades dans les hôpitaux”, mentionnant dans ce contexte qu'une enveloppe financière “conséquente” a été affectée au secteur de la santé. Au chapitre des droits sociaux, une question “récurrente” abordée dans les précédents rapports de la CNCPPDH, Me Ksentini a estimé que, d'une manière générale, les droits sociaux “sont en nette amélioration, après s'être sérieusement détériorés”. Il a relevé, cependant, que le problème des harragas “continue à préoccuper sérieusement” les pouvoirs publics. “Des jeunes désespérés qui tentent de quitter le pays dans la clandestinité, dans des conditions exécrables, ne peuvent qu'attirer notre attention”, a-t-il affirmé à ce sujet. Il a expliqué que si la CNCPPDH est revenue sur la question des droits sociaux, c'est parce que “le front social a été à l'origine des troubles qu'a connus le pays ces dernières années”. Sur un autre plan, Me Ksentini a indiqué que l'une des recommandations contenues dans le rapport 2008 a trait au respect des libertés religieuses. “Nous avons en tête les incidents mal gérés qui ont émaillé l'année écoulée. Ces incidents ont été insidieusement exploités à l'extérieur pour nuire à l'image du pays.” Concernant la protection des catégories sociales fragiles, il a indiqué que le nouveau rapport comporte des dispositions spéciales sur cette question, en relation avec la protection de l'enfance, des personnes âgées et des handicapés. Il a soulevé, par ailleurs, la question du code de la famille qui peut être à nouveau révisé en vue de son amélioration, a-t-il estimé.