Si l'oléiculture représente l'un des premiers domaines en agriculture investi en Kabylie, la figue reste aussi un produit à exploiter. Cette unité va certainement créer de l'emploi. Si les villageois ont inscrit le projet dans le programme PPDRI (Plan de développement rural intégré), c'est qu'une telle réalisation est faisable dans ce village connu pour l'abondance et la qualité de ses figues. Un créneau nouveau et prometteur dans la région qui va sans doute créer de l'emploi et parer au chômage ambiant. Pour cette année, l'association Tighilt du village Lemssela a planté plus de 3100 petits figuiers. Un investissement durable dans l'attente de réunir les moyens matériels et financiers nécessaires à la concrétisation d'un projet à la fois agricole et industriel, une unité moderne de séchage et de conservation de la figue. Si l'oléiculture représente l'un des premiers domaines en agriculture investi en Kabylie, la figue reste aussi un produit à exploiter. “C'est notre datte à nous, pourvu que l'Etat daigne nous aider à développer cette activité…”, dira un citoyen du village. Pour rappel, le village a organisé l'été dernier la fête de la figue sèche et attend avec engouement que ces journées soient reconduites en une fête nationale. Pour M. Harbache, membre du comité de village, “si le projet arrive à se concrétiser, cela restera un grand acquis pour Lemssela et pour la région. Une unité de production au village, un espoir pour de nombreux agriculteurs. Cela va générer de l'emploi pour les familles qui pourront enfin vivre de leur production”. Le même village prévoit également la restauration des maisons anciennes de l'agglomération. Des bâtis typiquement kabyles qui méritent d'être conservés, vu la symbolique et l'histoire que renferment chaque demeure et chaque pierre, comme le dira un poète. Une activité qui va sûrement ouvrir la voie au tourisme vert dans la région. Une pratique qui attire de plus en plus d'adeptes en Kabylie. Certes la région renferme des sites touristiques paradisiaques, mais ils restent sous- exploités. Chaque été, et même en hiver, des milliers de touristes prennent la route pour des randonnées en haute montagne, des balades touristiques, ce qui représente une ressource économique pour nos villages. Le problème reste la question des structures d'accueil pour les visiteurs. Par ailleurs, Lemssela accueillera prochainement une annexe de formation professionnelle. Celle-ci sera rattachée au CFPA de Bouzeguène. Le projet débutera dans quelques jours, apprend-on d'un membre du comité de village. C'est l'ex-école primaire du village, fermée pour manque d'effectifs qui est choisie pour accueillir les stagiaires. Une aubaine pour les jeunes du village, notamment les filles. Si l'activité artisanale, notamment le tissage et la broderie, est une activité très pratiquée par les femmes, celles de Lemssela pourront enfin poursuivre une formation adéquate. Toutefois, des membres du comité de village regrettent l'état délabré de la maison de jeunes qui attend son aménagement et son raccordement au réseau d'assainissement, de même que la réalisation d'un mur de soutènement et d'une clôture… L'objectif est d'aller vers un village moderne avec une vision durable des choses, comme le dira Malek, un membre de l'association qui attend un travail avec des conceptions objectives des choses. “Il faut prévoir comment seront nos cités dans 50 ans ou plus…”. Kocila Tighilt