Le week-end dernier, l'entraîneur algérien du Club africain, champion de Tunisie en titre, était l'invité de l'émission “Hadha ana” animée par notre confrère Samir El-Wefi, à quelques jours seulement du “big” derby tunisien entre le CA et l'EST, prévu ce dimanche au stade de Rades. L'ancien coach du CRB et du MCA a dévoilé avec un accent algéro-tunisien, tout au long du programme retransmis par Hannibal TV, plusieurs détails sur sa vie privée, mais aussi sur les clefs de sa réussite en terre tunisienne. “Je suis le meneur de la troupe clubiste vu que je n'ai pas pu trouver un leader au sein de l'équipe qui renferme des joueurs du même âge”, dira Benchikha. Arrivé au Club africain l'été 2007, Benchikha déclarera qu'il pourra quitter le navire du CA dès la fin de son contrat le 30 juin prochain, bien qu'il se sente bien à la tête de la barre technique du club le plus populaire de Tunisie. “Je peux vous dire que dans ma tête, je quitterai le Club africain dès la fin de mon contrat l'été prochain puisque j'ai pu atteindre les objectifs que j'ai tracés au début de l'aventure avec les Clubistes, mais soyez sûrs, je partirai du CA et de la Tunisie pour un autre pays vu que je ne peux pas entraîner un autre club tunisien après tout le bonheur vécu au sein du Club africain. Peut-être que je reviendrai signer dans un club tunisien autre que le CA”, dira Benchikha avant d'ajouter : “Le métier d'entraîneur est un métier à risques, mais au CA, j'ai eu beaucoup de chances pour ma réussite sans toutefois oublier l'aide, le soutien et la protection de l'administration, dont le président Kamel Idir. Cela m'arrive même de dormir en utilisant des calmants vu le stress d'après match.” L'ancien coach de la formation tunisienne de Zarzis a tenu toutefois à assurer que le recrutement du Nigérian Ezenwa Otorogo est très bénéfique pour le Club africain malgré les écrits de la presse sportive tunisienne. “Le recrutement des joueurs est comme une pastèque qui peut être mûre comme elle peut être blanche. Mais je suis sûr qu'après avoir recruté le meilleur buteur du championnat nigérian et de la Ligue des champions africaine, il nous faudra donner du temps pour prouver notre réussite et sa sélection parmi les joueurs de l'équipe nationale nigériane de Beach Soccer n'en est qu'une preuve.” Surnommé le général en Tunisie, vu l'intensité des entraînements programmés à ses poulains, Abdelhak Benchikhadira dit qu'il essaye d'utiliser les meilleurs moyens de la psychologie du sport pour motiver ses joueurs et a réussi à remporter le championnat tunisien dix ans après le dernier trophée gagné par les Clubistes. Benchikha raconta même une anecdote : “La saison passée, lors de la dernière journée, il nous fallait gagner face à Zarzis pour remporter le trophée, mais on s'est trouvé mené à la mi-temps. Lors de la pause-citron, j'ai déclaré à mes joueurs qu'il valait mieux se suicider aux vestiaires que de perdre le match tant attendu par le nombreux public clubiste ; ce qu'a touché les joueurs qui ont tout donné en seconde période pour gagner le match et le championnat.” Répondant à une question de l'animateur sur son refus d'entraîner l'EN algérienne, l'ancien entraîneur des espoirs déclara à ce propos : “Je n'ai jamais refusé d'entraîner l'EN. J'étais lié avec le Club africain par un contrat, et c'est pour cela que j'ai préféré continuer mon aventure en Tunisie car je sentais que l'équipe était bâtie sur mes épaules. Je pouvais facilement quitter la Tunisie pour d'autres pays du Golfe où j'ai des contacts, mais l'entraîneur algérien est plus social que professionnel. D'ailleurs, je me sens plus qu'un frère pour la majorité des dirigeants du CA.” Benchikha, qui n'a perdu qu'un seul match en championnat en quinze mois à la tête de la barre technique du Club africain (c'était face au Monastir le 13 octobre 2007, ndlr) a reçu un standing-ovation de la part du public présent au studio avec des “One two three viva l'Algérie” lui rappelant le jour où le CA avait gagné le championnat. Il a affirmé que, désormais, maintenant son équipe doit se concentrer au maximum pour garder le trophée, surtout après une élimination amère en Coupe de Tunisie face à Béjaïa ; tout devra se jouer ce dimanche au stade de Radès face à l'EST dans un derby qui s'annonce très passionnant entre le leader et son dauphin. Adel HADJI