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Aït Djoudi sur les traces de Benchikha
Le coach du CS Sfax est le seul entraîneur algérien à exercer cette saison en Tunisie
Publié dans Liberté le 16 - 08 - 2009

Après Abdelhak Benchikha qui a conquis le cœur des milliers de supporters du Club Africain de Tunis en leur offrant le titre national en 2008, voilà qu'un autre coach algérien, en l'occurrence Azzedine Aït Djoudi veut marquer de son empreinte l'histoire d'un autre grand club tunisien, le CS Sfax, avide de damer, une nouvelle fois, le pion aux deux teams tunisois, l'EST et le CA, et au vieux rival et voisin, l'ES Sahel. Notre confrère Mohamed Haouchine est allé à sa rencontre à Sfax pour partager le bonheur d'un technicien, d'un club et de toute une région qui ne jure désormais que par le nom de… Aït Djoudi !
Ils étaient quatre entraîneurs algériens à exercer la saison dernière en Tunisie. Abdelhak Benchikha était surnommé “l'empereur de Carthage” pour tout le parcours désormais historique qu'il a réussi à la tête du légendaire Club africain de Tunis. Il y avait aussi Abdelkrim Bira à l'AS Marsa ainsi que Mohamed Mihoubi à l'AS Kasrine qui ont connu des fortunes diverses, mais des parcours éphémères encore que les supporters des deux clubs concernés estiment qu'avec un peu plus de temps, ils auraient pu réussir de meilleurs résultats. La vie d'un entraîneur de football étant ce qu'elle est, voilà que ces trois techniciens algériens qui ne font que perpétuer la tradition des coachs algériens ayant exercé chez nos voisins tunisiens depuis les Arribi, Mekhloufi, Zouba et autres Kermali de l'ancienne génération jusqu'aux Fergani, Khalef, Mouassa, Cheniti et consorts d'une époque plus ou moins récente sont tous rentrés au bercail ou ont changé d'horizon et le “dernier des Mohicans” n'est autre que Azzedine Aït Djoudi, celui-là même qui a roulé sa bosse à travers plusieurs régions d'Algérie où il a drivé, rappelons-le, le CB Mila, la JS Bordj Menaïel, l'USM El-Harrach, l'USM Alger, la JS Kabylie, le CABBA de Bordj Bou-Arréridj, le CR Belouizdad, l'USM Annaba, le MSP Batna et enfin l'Entente de Sétif. En une décennie, il remporta tant de titres et de lauriers aux quatre coins du pays et ce, avant de tenter deux courtes expériences au Maroc, l'une au Mouloudia d'Oujda puis l'autre à Hassania d'Agadir. “Cette expérience en Tunisie m'a tenté au plus haut point, mais en football, le destin y est pour beaucoup de choses”, nous dira d'emblée Azzedine Aït Djoudi. “Dites-vous bien qu'avant d'opter pour le CS Sfax, j'avais des contacts très avancés avec le MAS de Fès mais finalement tout s'est passé très vite avec les dirigeants du CSS et à défaut de retourner au Maroc où j'ai déjà entraîné comme vous le savez déjà, deux clubs de première division, le Mouloudia d'Oujda et le Hassania d'Agadir, la providence a fait que je me suis retrouvé à Sfax et je n'ai pas eu à le regretter ! J'estime que c'est un honneur de représenter le football algérien dans ce pays frère où le football est aussi une passion mais c'est aussi un grand honneur d'avoir suivi les traces de grands entraîneurs algériens qui ont déjà exercé en Tunisie dans un passé plus ou moins lointain tels que les Kermali, Mekhloufi, Zouba, Khalef, Fergani, Mouassa, Bira et autres Benchikha”, tient à préciser le nouvel entraîneur du CS Sfax. Mais comme il a toujours cultivé le goût du risque et l'envie des gros défis, Azzedine Aït Djoudi a mis le cap vers l'extrême-est cette fois-ci pour tenter une première expérience en Tunisie. En fait, pour une grande première, c'en est une car le jeune technicien algérien – il n'a que quarante-deux ans ! – a pris les destinées d'une grosse cylindrée tunisienne, en l'occurrence le Club Sportif de Sfax (CSS) qui a remporté la saison dernière la Coupe de Tunisie aux dépens de l'US Monastir et la Coupe de la CAF devant son éternel rival et voisin, l'Etoile du Sahel et qui ambitionne de postuler cette saison encore pour une nouvelle couronne nationale qu'il a souvent contestée aux trois autres grands ténors du football tunisien que sont l'Espérance de Tunis, le Club Africain et bien évidemment l'Etoile du Sahel. Classé à la quatrième place du dernier championnat de Tunisie derrière les trois rivaux de toujours l'Espérance, le Club africain et l'ES Sahel, le Club Sfaxien avait pris un tel accessit pour un véritable affront même si la victoire finale en Coupe de la CAF avait atténué une aussi grosse déception.
SFAX croit à l'ère Aït Djoudi
Et c'est justement pour tenter de laver l'affront et de reprendre le flambeau national que les dirigeants sfaxiens ont fait appel à Azzedine Aït Djoudi, un technicien dont la renommée internationale a déjà dépassé les frontières algériennes ne serait-ce que pour avoir disputé tant de challenges africains et arabes que ce soit avec l'USM Alger, la JS Kabylie ou encore l'Entente de Sétif. Il est vrai que le “syndrome Benchikha” est certainement pour quelque chose dans le choix des dirigeants sfaxiens dans la mesure où ces derniers comptent énormément sur la compétence mais aussi sur la baraka de leur nouvel entraîneur algérien pour vaincre le “signe indien” et reprendre le flambeau national malgré la ténacité et la fierté déjà bien établie des deux grands clubs tunisois l'EST et le CA sans oublier évidemment les voisins soussiens de l'Etoile.
En fait, les contacts entre les dirigeants du CS Sfax et l'entraîneur algérien remontent à la fin de la saison dernière où ce dernier était pisté par de nombreux clubs algériens, tunisiens et marocains, mais le destin a voulu qu'il atterrisse dans la seconde ville de Tunisie, là où le club local porte curieusement les mêmes couleurs “kahla ou beïda” que son dernier club, l'Entente de Sétif, qu'il mena au sacre algérien la saison dernière avant d'être éjecté avant terme sur l'autel d'une ingratitude déjà bien connue dans le milieu impitoyable du football de par le monde. “En fait, j'avais plusieurs contacts avec des clubs algériens mais aussi des clubs marocains, notamment le Maghreb de Fès ainsi que deux clubs tunisiens le Stade Tunisien et le CS Sfax. Et comme j'effectuais un stage de perfectionnement d'entraîneur en juin dernier en France, j'ai reçu un appel téléphonique émanant des dirigeants de Sfax qui avaient donc confirmé leur vœu de s'attacher mes services. Et comme le président du club sfaxien était en voyage à Paris, nous avons saisi l'opportunité de nous rencontrer et j'avoue que nous n'avons pas mis beaucoup de temps pour trouver un accord final”, nous dira Azzedine Aït Djoudi, comme pour nous faire comprendre en fait qu'il y avait un désir mutuel de partager une aventure fascinante. “C'est ainsi que j'ai pris officiellement mes fonctions le 16 juin dernier où j'ai dirigé mon premier entraînement au stade de Sfax”, se souvient Azzedine qui aura apprécié l'accueil chaleureux et fraternel qui lui a été réservé par les dirigeants et les supporters des Noir et Blanc qui fondentdésormais de gros espoirs sur leur nouveau coach. Superbement installé dans une superbe villa des quartiers chics de Sfax avec toute sa petite famille qu'il a fait venir de Tizi Ouzou, Azzedine a aussitôt retroussé les manches pour mettre en place son grand chantier et s'attaquer à ce qu'il faut considérer certainement comme l'une des plus grosses missions de sa jeune carrière pourtant constellée déjà de sacrées références et d'un palmarès fort éloquent lui qui, faut-il le rappeler, a remporté son premier doublé Coupe-championnat lors de la saison 2003/2004 avec l'USM Alger alors qu'il n'avait que trente-six ans, autrement dit à un âge où certains footballeurs continuent de faire valoir leur statut de joueurs pratiquants.
Une bonne préparation à Aïn Draham
Pour huiler progressivement sa machine et mettre le train en marche, le nouveau coach du club sfaxien organise deux stages d'oxygénation et de préparation à Aïn Draham, charmante localité frontalière qu'il connaît et affectionne particulièrement pour y avoir séjourné plus d'une fois en été avec des clubs algériens, que ce soit le MSP Batna, le CABBA, l'USM Annaba ou l'ES Sétif puis à Hammam Bourguiba, et ce, pour bien entamer la nouvelle saison en terre tunisienne. Bien évidemment, Aït Djoudi et ses poulains profitèrent de ces deux séjours préparatoires et bénéfiques effectués loin de leurs bases pour disputer des matchs-tests contre des équipe tunisiennes mais aussi algériennes qui étaient en préparation dans la région, et les résultats ne se sont pas fait attendre puisque les Sfaxiens s'imposèrent aisément face à des adversaires aussi respectables que Gafsa, Mahdia, le MSP Batna et l'ASO Chlef où il retrouva en face son ancien compère et complice de la JS Kabylie, Moussa Saïb, avec lequel il mena la formation kabyle vers le titre de champion d'Algérie lors de la saison 2003-2004 alors qu'il n'avait que trente-sept ans. Avec une préparation estivale rondement menée et justement concoctée par son nouveau coach algérien, le club sfaxien met alors le cap sur le championnat tunisien et démarre alors la compétition sur les chapeaux de roues.
Deux victoires très nettes à domicile face à Kasrine (6-1) et Hammam-Sousse (2-0) et un match nul en déplacement à Beja (0-0) et voilà que les Sfaxiens se portent déjà aux commandes du championnat de Tunisie après seulement trois journées de compétition. Certes, ils partagent le poste de leader avec trois autres formations, l'ES Sahel toujours candidat potentiel au titre, le CA Bizerte l'éternel outsider et le Stade tunisien, ce vieux club tunisois qui veut absolument renaître de ses cendres en cette nouvelle saison porteuse d'espoirs, mais le CS Sfaxien l'emporte aisément au goal avérage avec une différence considérable de + 7 comme pour annoncer la couleur et confirmer ses ambitions pour le présent exercice.
Le CS Sfax déjà leader !
“Certes, nous avons bien débuté le championnat mais le chemin est encore long et parsemé d'embûches car la bataille sera féroce avec les ténors du football tunisien tels que l'ES Tunis tenant du titre, le Club africain et l'Etoile de Sousse sans oublier d'autres clubs tout aussi respectables tels que le Stade tunisien, le CA Bizerte ou encore l'US Monastir qui auront, certainement, leur mot à dire”, nous dira encore Azzedine Aït Djoudi qui s'apprête justement à disputer un match difficile qui s'apparente à un premier virage dangereux dès ce soir à 18h au stade d'El-Minzah de Tunis face au Club Africain, qui reste sur une défaite amère concédée dimanche dernier, à Bizerte (1-0) et qui aura certainement à cœur de se racheter aux yeux des supporters “clubistes” et ce, aux dépens du leader sfaxien. “Ce sera certainement notre premier test majeur de la saison mais il faut bien convenir que tous les matches sont difficiles pour tout club qui veut jouer les premiers rôles en championnat”, nous fera remarquer Aït Djoudi avec toute son expérience, son sens du réalisme et son tempérament de gagneur, lui, dont l'équipe carbure bien pour ce début de course mais qui reste prudent et tient en tout cas à garder la tête sur les épaules. “En débarquant à Sfax, j'étais conscient de l'importance de ma mission car il faut bien avouer que mon ami et compatriote Abdelhak Benchikha a réussi un passage exceptionnel au Club Africain avec lequel il a remporté le titre national et la Coupe nord-africaine face aux FAR de Rabat. C'est dire qu'il a donc placé la barre très haut mais j'ai déjà retroussé les manches pour assumer pleinement mes nouvelles responsabilités et je prie Dieu pour que tout se passe très bien surtout que les dirigeants du Club sfaxien ont aussi placé la barre très haut puisqu'ils misent beaucoup sur le championnat national et la prochaine Coupe de la CAF, ce qui est logique pour un club de cette envergure qui renferme d'excellentes individualités telles que le milieu de terrain international Chadli Hammami, le gardien international Jassim Kheloufi, l'attaquant ivoirien Koassi, l'international guinéen Soumah, l'attaquant mauritanien Dominique et le Marocain El- Dkaouhari sans oublier le buteur nigérian Orok qui a été recruté cette saison et qui étale déjà son talent de buteur”, nous fera remarquer Azzedine Aït Djoudi dont le nom a été déjà scandé à plusieurs reprises par des milliers de supporters sfaxis dans leur stade fétiche Tayeb-Mehiri, ce stade que des milliers de supporters algériens ne sont pas près d'oublier après le fameux match de la Coupe de la CAN 2004 Maroc-Algérie (3-1) et les regrettables incidents qui s'ensuivirent avant et après le match.
La tête à Sfax, le cœur à Tizi !
Et si Azzedine Aït Djoudi coule pour le moment, des jours heureux à Sfax – il n'en demeure pas moins que s'il a la cote en Tunisie –, il a encore le cœur en Algérie où il a encore en mémoire tous les moments fabuleux qu'il vécus à l'USM Alger, à l'Entente de Sétif et surtout à la JS Kabylie, son club de toujours où il a grandi et affûté toutes ses armes en tant que joueur puis entraîneur des jeunes catégories et enfin coach de l'équipe fanion. “Quoi qu'on dise, même si je pars au bout du monde, je ne peux quand même pas oublier mon pays, l'Algérie. Pour preuve, je suis régulièrement l'actualité politique et sportive au pays. Je regarde la télévision algérienne, je rate rarement les JT de 20h comme je suis toujours les matches de football algérien que ce soit les matches de championnat ou ceux de l'équipe nationale qui nous fait rêver cette année et qui donne tant de bonheur à des millions d'Algériens. J'estime que l'EN effectue un parcours exceptionnel et tous les Algériens doivent soutenir tel qu'il se doit cette sélection qui a toutes les chances de se qualifier pour un troisième Mondial tout simplement historique. Vous avez tous vu ces milliers de touristes algériens défiler en voiture dans les villes tunisiennes après la belle victoire obtenue en match amical face à l'Uruguay. C'est déjà une senteur de Coupe du monde et cela nous fait rajeunir car cette ambiance particulière nous renvoie à la belle époque, celle des deux Coupes du monde de 1982 en Espagne et 1986 au Mexique. C'était la génération exceptionnelle des Belloumi, Madjer, Fergani, Assad, Dahleb, Merzekane et autres Menad. Il faut bien admettre que Rabah Saâdane a eu beaucoup de mérite à façonner une sélection performante et ce, avec l'apport de joueurs talentueux qui évoluent au plus haut niveau en Europe tels que les Ziani, Antar-Yahia, Saïfi, Bouguerra, Djebbour, Matmour et autres Ghezzal sans oublier certains joueurs locaux qui n'ont rien à leur envier à l'image des deux gardiens Gaouaoui et Chaouchi ainsi que les Laïfaoui, Lemouchia, Achiou, Raho et autres Hemani”, lancera Aït Djoudi avec une grosse lueur de fierté. Et s'il a l'Algérie toujours dans le cœur, Azzedine Aït Djoudi n'est pas près d'oublier Tizi Ouzou, une ville où il a grandi et où il a toujours vécu. Une ville où réside encore sa famille. “Impossible d'oublier quand même Tizi où j'ai encore toutes mes racines, comme je ne peux pas oublier aussi la Kabylie, ma région natale, où j'ai toujours du plaisir à effectuer des virées pour me ressourcer à chaque fois que je rentre au bled”, nous dira Aït Djoudi avec un gros brin de nostalgie. Bien évidemment, il suit de très près les matches de la JS Kabylie, et le dernier en date est celui de la semaine dernière où les Canaris avaient concédé une courte défaite pour leur première journée de championnat à Bordj Bou-Arréridj (1-0). “La JSK, c'est notre club à tous et je ne peux rester insensible à tout ce qui la concerne de près ou de loin. J'ai grandi à la JSK et j'ai fait toutes mes classes de joueur et d'entraîneur à la JSK de jeunes catégories jusqu'en équipe fanion. C'est quand même une sacrée tranche de vie que je ne peux oublier du jour au lendemain. En tant qu'entraîneur de haut niveau, j'ai vécu des moments fabuleux à la barre technique de la JSK tant en compétition nationale qu'en Coupe d'Afrique, et cela reste gravé dans ma mémoire. Je pense que la JSK a effectué cette année un recrutement judicieux car des jeunes joueurs aussi talentueux comme Yahia Chérif, Chérif El-Ouazani, Tedjar et autres Hamiti peuvent beaucoup apporter à la JSK appelée à composer avec toute cette nouvelle génération, même si je regrette la blessure de l'avant-centre Aoudia qui aurait pu être le buteur providentiel que la JSK cherchait depuis quelque temps”, ajoutera Aït Djoudi comme pour prouver qu'il connaît parfaitement encore la maison kabyle.
Fier d'avoir offert le titre à l'ES Sétif
Et si Aït Djoudi nous parle de la JS Kabylie avec le cœur et la passion, il ne peut s'empêcher aussi de se remémorer la saison exceptionnelle qu'il a vécue cette année avec l'Entente de Sétif. Là se fige alors sur un visage tendu, un gros regard de fierté mélangé d'une grosse frustration. C'est que, contre vents et marées, Azzedine a pris courageusement le gouvernail et mené le bateau sétifien à bon port pour débarquer finalement avant d'accoster sur le quai de la victoire finale en championnat national, un titre de champion d'Algérie reconquis de haute lutte par les Sétifiens et fêté avec tous les honneurs du côté de Aïn Fouara… en l'absence du “Cheikh”. Une élimination en demi-finale de la Coupe arabe des clubs champions face à l'Espérance de Tunis et surtout une surprenante défaite en demi-finale de la Coupe d'Algérie devant l'éternel rival et néanmoins “frère ennemi”, le CAB de Bordj Bou-Arréridj et voilà que Aït Djoudi est, malheureusement, poussé vers la porte de sortie au moment même où les Aigles des Hauts-Plateaux s'apprêtaient à briguer un triplé historique qui aurait pu faire de Aït Djoudi un héros pour l'histoire. “Que voulez-vous que je vous dise sinon que le métier d'entraîneur est ingrat. Avec un titre de champion d'Algérie et deux demi-finales de Coupe arabe et de Coupe d'Algérie, j'estime que mon bilan annuel était largement positif. Dites-vous bien que ce n'est pas une chose aisée de gérer une équipe constellée de vedettes et je pense que je n'ai pas failli à ma mission. Personnellement, je suis fier d'avoir offert ce titre national à l'Entente de Sétif et je reste persuadé qu'avec un peu plus de réussite, nous aurions pu remplir davantage la cagnotte mais il ne faut pas oublier que le fait de jouer sur plusieurs fronts, championnat et Coupe d'Algérie mais aussi Coupe arabe sans oublier la sélection de plusieurs joueurs en équipe nationale a entraîné une certaine saturation, somme toute, prévisible chez nos joueurs et provoqué par là même de nombreuses blessures en fin de parcours, c'est-à-dire à un moment crucial de la saison où il fallait trouver les ressources nécessaires pour postuler à tous les podiums déjà ciblés”, dira encore Azzedine Aït Djoudi sans le moindre signe de rancune, mais avec un gros sentiment de frustration tout à fait légitime. “L'histoire retiendra que j'ai déjà gagné beaucoup de titres en Algérie à un âge où de nombreux entraîneurs compétents et méritants n'ont pas encore goûté à la joie et au bonheur d'un premier sacre mais en tant qu'homme réaliste, je considère que tout cela relève du passé. Pour moi seul le présent compte car l'avenir je n'y pense même pas. Le métier d'entraîneur est généralement fait de succès et d'échecs, de hauts et de bas et qui sait ce que nous réserve l'avenir ? Pour le moment, je suis fier d'entraîner un club sérieux et prestigieux comme le Club sportif de Sfax comme je suis heureux de vivre sereinement avec ma petite famille dans une charmante ville où j'ai été accueilli chaleureusement, respectueusement et fraternellement. Que demander de plus sinon que de prier Dieu pour m'aider dans ma tâche afin que mon nouveau club atteigne tous les objectifs tracés par des dirigeants de club respectables et respectueux. Mon vœu le plus cher est de gagner des titres avec le club de Sfax mais aussi d'honorer le statut du technicien algérien à l'étranger comme l'a si bien fait mon ami et compatriote Abdelhak Benchikha à la tête du Club Africain de Tunis”, conclut Azzedine, le Sfaxi, qui rêve effectivement de suivre les traces de celui que les supporters “clubistes” continuent d'appeler respectueusement et… nostalgiquement “le général Abdelhak” soit un lourd héritage que le nouveau coach français Lechantre a bien du mal à supporter surtout après la dernière défaite de Bizerte où le Club Africain aurait pu revenir avec une large victoire puisqu'il rata un penalty et une multitude d'occasions de but avant de se faire poignarder en seconde mi-temps (1-0). Et comme le Club Africain touché dans son amour-propre devait recevoir hier soir à 18h, le leader sfaxien, nul doute que Lechantre et Aït Djoudi ont misé gros sur ce big match et que notre ami Abdelhak Benchikha était certainement près de son poste téléviseur pour ne pas rater une aussi belle affiche même s'il s'active depuis quelques jours à diriger un stage de préparation de l'équipe nationale A' qu'il a pour nouvelle mission de mener vers des jours aussi prometteurs que ceux qu'il aura vécus dans l'antique Carthage.


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