Ceci ressemble à s'y méprendre à une de ces mauvaises affaires hivernales qui font la hantise des grands clubs. Safi Belghomari, l'ex-attaquant et de surcroît meilleur buteur de la phase aller du grand Mouloudia d'Alger, peine à confirmer cette flatteur réputation qui l'a précédé depuis qu'il a enfilé, cet hiver, le maillot Rouge et Blanc du club d'El-Hamri. Inconstant, pour ne pas dire inexistant, dans les performances du MCO depuis l'entame de la phase retour, Belghomari n'a jamais été à la hauteur des grandes espérances et de l'immense confiance placées en lui par les dizaines de milliers de supporters oranais. Pis, ce véritable globe-trotter qui est notamment passé par l'USM Bel-Abbès, le SC Médioni-Oran, l'US Biskra et le club tunisien de la Goulette, mériterait largement de figurer au hit-parade des bides de cette saison sportive. En langage des chiffres, Safi Belghomari c'est, en effet, seulement un but marqué en Coupe d'Algérie face à l'ESM Koléa en presque trois mois de compétition. En championnat de seconde division, compétition figurant au registre prioritaire des Hamraouas cette saison, Safi Belghomari n'a pas encore inscrit le moindre but, ni même touché le cadre. Avec une seule réalisation, l'ex-sociétaire du Doyen est ainsi loin d'avoir répondu aux attentes oranaises et encore moins justifié ce qu'on qualifiait, fin décembre, d'investissement sûr. Pour près de 430 millions de centimes donc, le MCO n'a, jusqu'à présent, eu qu'une insignifiante contrepartie, symbolisée par cette unique banderille plantée dans les filets des régionaux de l'Etoile de Koléa. Mais outre son faible rendement sur le terrain en dehors du rectangle vert, Safi Belghomari semble ne pas être encore en symbiose avec ses responsables. En témoigne, ces bouderies à répétition pour réclamer ce que le MCO lui doit encore comme argent liquide, le joueur n'ayant pas pu encaisser le chèque en sa possession, représentant une bonne partie de sa prime de signature. Pour la très importante rencontre d'hier, les Rouge et Blanc d'El-Hamri se sont, d'ailleurs, déplacés sans lui à Alger. Mezaïr-Ouasti, la cause ? Du statut de titulaire indiscutable lors de ses premiers matches, à celui de remplaçant puis à celui d'élément ne figurant même pas dans le groupe des dix-huit convoqués, Safi Belghomari connaît ainsi une dépréciation qui en dit long sur l'insuccès de son transfert, que beaucoup qualifient déjà de “raté monumental” du style “erreur de casting”. Toujours à propos de sa non-convocation pour le déplacement au 20-Août 1955, si l'administration du club oranais a préféré parler “d'absence due à une légère blessure”, des langues “mouloudéennes” se sont, en revanche, déliées pour évoquer plutôt “une énième fâcherie du joueur”. “En apprenant que deux joueurs du club, à savoir le gardien de but Hichem Mezaïr et le libéro Zoubir Ouasti avaient perçu, dans le plus grand secret, la deuxième tranche de leurs primes de signature respectives, Safi Belghomari a décidé de manifester son mécontentement en faisant l'impasse sur la dernière séance d'entraînement et, par ricochet, sur cette rencontre face à l'OMR. Il a même éteint son portable pour demeurer injoignable, du moins, jusqu'à ce que l'équipe ait au moins quitté Oran en direction de la capitale”, indiquera, à ce sujet, une voix autorisée. Secret de Polichinelle au sein des fiefs mouloudéens, le recrutement de Safi Belghomari n'a, du reste, pas été totalement “approuvé” par un bon nombre de joueurs de l'équipe, lesquels considéraient, dans les coulisses, “ce recrutement comme fortuit, surtout que le club possède plusieurs attaquants du même profil qui pourraient rendre bien des services à l'équipe si la même confiance doublée de la même indulgence accordée au nouveau venu leur étaient autorisées”. Surtout que quelques anciens du groupe gardent toujours dans un coin de leur mémoire ce fait anecdotique eu égard à la qualité du groupe de l'époque, qui voudrait que Belghomari eut déjà été “révoqué en 2001 lorsqu'il était venu faire des essais sous la coupe de l'entraîneur d'alors, Abdelkader Amrani”… Un désobligeant repêchage Pour montrer sa poigne sur le groupe dont il a la charge, surtout que trop d'écarts disciplinaires ont altéré la bonne marche du groupe ces derniers mois, l'entraîneur du Mouloudia d'Oran, Omar Belatoui, a décidé de ne pas convoquer le latéral-gauche Sofiane Bengorine ainsi que le gardien remplaçant Houari Ghoul pour la rencontre d'hier face à l'OMR, coupables d'être arrivés en retard d'une heure à l'entraînement. Finalement, ces deux éléments ont été repêchés à l'ultime minute, suite à une intervention du président Kacem Elimam, lui-même “conseillé” par son bras droit, le dirigeant Seddik Abdennour dont tout le monde à Oran connaît ses rapports privilégiés avec les deux joueurs concernés. Bien malgré lui, Belatoui s'est ainsi retrouvé hier avec… trois gardiens de but et dix-sept joueurs de champ pour un simple match de championnat face à une modeste formation de l'OMR. A. Karim