Il se retrouve à la tête de la compagnie depuis peu et hérite de ses fiertés, mais également de ses problèmes et son lot de malheur. Abdelwahid Bouabdallah, actuel P-DG d' Air Algérie, vit cet état de fait avec beaucoup de sérénité pour cet homme avec lequel la vie n'a pas été toujours tendre aussi. “Nous reviendrons toujours”, promettra le responsable de la compagnie très ému par la douleur des parents de victimes. Lors du recueillement sur les lieux du crash où il a tenu à être présent, Abdelwahid Bouabdallah se tenait derrière les familles, presque effacé. Il avait du mal à dissimuler des larmes qu'il voulait retenir, mais vainement pour ne pas rajouter à la douleur des familles. “Abandonner les familles, jamais. Ce n'est pas seulement en tant que responsable d'Air Algérie, mais en plus mon éducation ne me le permet pas”, nous a confié M. Bouabdallah en marge de la cérémonie assurant de sa disponibilité pour écouter les familles et les aider dans la mesure du possible. “Certains proches des familles de l'équipage ont tenu à suivre les traces de leurs parents et faire partie de la famille d'Air Algérie tout comme l'ont été les leurs”, a indiqué le responsable de la compagnie nationale qui a procédé au lifting de sa flotte en retirant tous les 737-200 pour les remplacer par des appareils neufs. L'occasion aussi d'améliorer les conditions de travail et des prestations à travers la filialisation qui semble donner des résultats probants. Air Algérie garde toujours l'aspect “service public”, ce qui l'astreint à certaines missions contrairement à ses concurrents, mais ne perd pas de vue le souci de la rentabilité en adoptant la logique de tenir compte de l'offre et la demande selon les besoins du marché. Le désenclavement de certaines régions du pays, à travers de nouvelles dessertes, deviennent alors l'une des priorités de la compagnie dont les responsables ont assuré de la possibilité de revoir les prix à la baisse pour certaines destinations lointaines du pays à l'exemple de Tamanrasset dont le titre de transport dépasse les 30 000 DA et avoisine sinon dépasse l'équivalent d'une desserte étrangère. La compagnie s'investit, par ailleurs, dans une vaste opération de formation, notamment au niveau de son personnel commercial en plus des formations cycliques traditionnelles de ses équipages et de se lancer dans les longs courriers marquant ainsi le 22 février dernier le premier vol direct en direction d'Asie, en l'occurrence Alger-Pékin. N. S.